La délinquance et la criminalité juvénile seraient globalement en baisse de 19,38%, selon un bilan comparatif affiché par les services compétents pour le compte des deux dernières années. Il est précisé que 3536 mineurs ont été présentés en 2004 devant les tribunaux compétents de la wilaya de Constantine contre 2851 en 2005. L'avancée la plus spectaculaire aurait été enregistrée au niveau de la localité de Zighoud Youcef où 69 jeunes ont été présentés devant le tribunal des mineurs contre 268 en 2004, soit une baisse estimée à 74,03%. A un degré moindre, mais l'avancée n'en est pas moins soulignée, le chef-lieu de la wilaya est crédité, pour sa part, d'une baisse de la criminalité juvénile de 17,71%, avec un total de 1906 jeunes présentés en 2005 devant le tribunal des mineurs de Ziadia contre 2316 l'année précédente. A l'échelle du tribunal compétent d'El Khroub où cette tendance à la baisse n'a pas connu la même performance, le nombre des mineurs qui ont répondu de leurs délits s'élève à 876 en 2005 contre 952 en 2004, ce qui représente une baisse de 7,99%. Un résultat jugé dans son ensemble assez encourageant sachant, estime-t-on au service d'insertion sociale (ex-SOEMO) de Constantine, que la délinquance et la criminalité juvénile ont connu ces dernières années des pics annonciateurs d'une montée en puissance des délits commis par des mineurs. Sur ce registre, figurent les agressions à l'arme blanche, vols en tous genres, coups et blessures volontaires, usage et détention de stupéfiants, atteinte aux bonnes mœurs et à la pudeur, dégradation des biens d'autrui et port d'armes prohibées. Au final, les juges des mineurs de ces juridictions ont prononcé, pour le compte de l'année 2005, 61 peines de prison ferme, 93 avec sursis et placé sous la tutelle du service de l'insertion sociale de la DAS 178 jeunes, dont 173 au titre de la liberté surveillée. Délinquance Si les délits commis et réprimés ne sont pas nouveaux, constatent les éducateurs spécialisés de ce service, par contre il y a lieu de s'inquiéter de l'abaissement de l'âge des délinquants, du glissement de ce fléau des milieux urbains aux zones rurales et la formation de bandes inorganisées où les émotions partagées sont recherchées dans les drogues, l'alcool et même certaines expériences sexuelles. Des déviances qui aboutissent, selon cette source d'informations, à une perte totale du sens de la réalité qui les plongent dans un univers orienté vers la quête du plaisir. En outre, la malvie, l'échec scolaire, le chômage, la pauvreté, l'absence de repères, l'écroulement des morales traditionnelles et les bouleversements rapides de notre société sont, par ailleurs, considérés comme autant de facteurs aggravants des déviances à l'origine de la majorité des délits commis par les loubards et les zonards qui tombent dans les filets de la justice. De l'enfance malheureuse à l'enfance délinquante, nous dit un éducateur spécialisé très actif sur le terrain depuis plus de trois décennies, il n'y a qu'un pas qui est généralement franchi, ne serait-ce que pour faire comme les copains. Pour une prise en charge plus efficiente des jeunes délinquants placés sur ordonnance du juge des mineurs, dans le cadre d'une liberté surveillée ou dans le contexte de la prévention, le service d'insertion sociale s'efforce depuis longtemps de cerner la problématique complexe de la délinquance juvénile et de sa prévention à travers l'étude de l'ensemble des facteurs, tant endogènes qu'exogènes, et ce, par rapport aux spécificités de la wilaya de Constantine. Sur le terrain, précise le responsable de ce service, les interventions se font dans le milieu naturel des jeunes en difficulté d'adaptation ou en danger moral, des actions menées dans la perspective d'une éventuelle réinsertion sociale, professionnelle ou scolaire. A ce titre, 329 visites ont été effectuées à domicile et 759 demandes adressées aux établissements scolaires et professionnels pour la réinsertion et le suivi des mineurs placés sous cette tutelle.