Les griefs retenus contre les gestionnaires du site sont importants et n'arrivent pas à trouver de solutions, malgré les réclamations de l'association des locataires. Un sit-in a été observé hier par les locataires des 1500 logements AADL de la commune d'Ouled Fayet, devant le bureau de gestion du site, pour dénoncer «la sourde oreille et le mépris affichés à leur égard par la direction générale de l'agence, mépris qui dénote l'irresponsabilité d'une institution censée être à l'écoute de ceux qu'elle devait servir», s'indigne un habitant du site, situé à la périphérie de la capitale. Et d'ajouter : «Sept ans après la livraison du site, les bénéficiaires découvrent chaque jour et à leurs dépens que le cadeau qui leur a été offert était empoisonné.» Les protestataires assurent que leurs logements, inaugurés par le chef de l'Etat, se sont nettement dégradés quelques années seulement après leur livraison. «Inauguré par le président Bouteflika, à qui les responsables de l'AADL se sont empressés de montrer un logement témoin impeccablement décoré pour la circonstance, tout le site AADL offre aujourd'hui une image désolante ! Les bâtiments sont dans un état de délabrement avancé. Il ne faut pas sortir de l'école d'architecture pour constater, à l'œil nu, le nombre incalculable d'imperfections et le manquement flagrant aux normes élémentaires de la construction», relèvent, amers, les habitants des immeubles construits sur un espaces laissé aux quatre vents. Les griefs retenus contre les gestionnaires du site sont importants et ces responsables n'arrivent pas à trouver de solutions, malgré les réclamations répétées et les rassemblements des concernés. «Le principal et non moins grave problème auquel sont confrontés les locataires ce sont les infiltrations d'eau. Faute de terrasses étanches et de murs cloisonnés, l'eau s'introduit partout dans les appartements. Tous les travaux entrepris par les locataires, par leurs propres moyens et à prix fort pour stopper ces infiltrations n'ont rien réglé. Aussi, faute de drainage, les bâtiments ont été livrés aux locataires avec des caves inondées. Sept ans après, ces mêmes caves sont toujours inondées, avec un impact certain sur la structure des immeubles qui risquent à tout simplement l'effondrement à la moindre secousse sismique. Ce danger ne semble pas pour autant émouvoir l'AADL qui affiche un cynisme criminel», s'indignent les protestataires, qui assurent que le gestionnaire du site est au courant des problèmes que vivent les résidants. Les locataires protestent également contre l'indifférence des gestionnaires qui les ont pourtant acculés pour constituer une association. «Après nous avoir demandé de créer une association du site pour pouvoir discuter et travailler avec elle pour régler les problèmes en toute sérénité, l'AADL tourne aujourd'hui le dos à cette même association. Pourtant, la patience et la disponibilité affichées par le président de l'association du site, Azziz Belazougui, et son équipe, est sans limite, malgré la pression pesante des locataires. Nos trois demandes d'audience adressées au DG de l'AADL sont restées sans suite. Si cela n'est pas du mépris, comment peut-on l'appeler alors ? Ils veulent le pourrissement de la situation, ils vont l'avoir», relèvent les contestataires qui s'étonnent de l'absence d'interlocuteur valable sur le site. Il nous a été impossible, malgré nos incessantes tentatives, d'avoir la version des gestionnaires.