L 'Agence internationale de l'énergie (AIE) a maintenu inchangée à la baisse sa prévision de la demande mondiale de pétrole en 2012. Dans son rapport mensuel rendu public hier, l'Agence, qui défend les intérêts des pays consommateurs membres de l'OCDE, a indiqué que la demande mondiale de pétrole pour 2012 sera de 89,9 millions de barils par jour et augmenterait ainsi de 800 000 barils/ jour, soit 0,9%. La demande de pétrole des pays membres de l'OCDE doit diminuer de 400 000 barils/ jour tandis que celle des pays non membres de l'OCDE, y compris la Chine, augmentera de 1,2 million de barils par jour, selon le rapport. Cette révision à la baisse dure depuis maintenant 6 mois. Deux facteurs ont contribué au maintien de cette révision selon l'Agence, «les prix élevés du pétrole» et «une situation économique morose». Ce qui devrait «contenir la demande de brut pour 2012», a indiqué le rapport. L'autre facteur important est la révision à la baisse de l'apport en matière d'approvisionnement en pétrole du marché mondial des pays producteurs de pétrole non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Selon l'AIE, l'approvisionnement en pétrole à partir des pays non OPEP augmentera seulement de 300 000 barils par jour au premier semestre de 2012, soit 190 000 barils de moins que prévu. Pour toute l'année, l'apport des pays non OPEP a été revu à la baisse et la prévision de croissance de la production est de 730 000 au lieu de 900 000 barils/ jour. Le manque en matière d'approvisionnement et les effets des sanctions contre l'Iran ont contribué à une hausse de 17% du prix du baril de pétrole, soit à 126 dollars depuis le début de l'année, selon le rapport. L'arrêt de la production de pétrole au Soudan du Sud a enlevé au marché une production de 350 000 barils/ jour depuis le mois de janvier, selon l'AIE, à cause du différend avec le Soudan sur les frais de transport. Mais une solution pourrait voir le jour durant le deuxième semestre avec une reprise progressive de la production. La croissance lente de la production des pays non OPEP a permis aux pays membres de l'OPEP d'augmenter leur production sans que les prix ne subissent un déclin. Selon l'AIE, la production de l'OPEP a atteint 31,42 millions de barils par jour, un niveau jamais vu depuis le mois d'octobre 2008. Cette hausse est due à l'Arabie Saoudite et à la reprise de la production de pétrole libyen. La production de l'Arabie Saoudite aurait atteint 10 millions de barils par jour. Et sa capacité de réserve ne serait que de 2 millions de barils par jour actuellement. Le 9 mars dernier, l'OPEP avait rendu publique, dans son rapport mensuel, la prévision pour 2012. Elle avait revu à la baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2012 à 88,63 millions/ barils par jour contre 88,76 millions de barils/ jour dans le rapport du mois de février. L'OPEP avait estimé que la hausse de la demande serait de 0,86 million de barils par jour par rapport à l'année 2011. La demande de pétrole est affectée par la faible croissance dans les économies de l'OCDE, selon l'OPEP. Concernant la situation de l'Iran suite aux sanctions et à l'embargo qui vont être appliqués graduellement par l'Europe, l'Agence internationale de l'énergie a estimé que les exportations iraniennes de pétrole sont susceptibles d'être réduites d'au moins un tiers à partir de la moitié de l'année 2012, avec un recul de 0,8 à 1 million de barils/jour à cause des sanctions internationales. La production de pétrole de l'Iran a été de 3,58 millions de barils par jour en 2011, dont 70% destinés à l'exportation, selon l'AIE. Le pétrole avait ouvert à 106,27 dollars le baril hier à New York, en baisse de 44 cents par rapport à la veille. Le brent était à 125,99 dollars à Londres en baisse de 23 cents.