A l'écoute des accusations des comités de quartier de Annaba, force est d'affirmer que la révolte couve et qu'elle ne va pas tarder à éclater. Le wali en a eu un avant-goût lors de ses différentes visites et contacts directs avec les citoyens. Il n'a pas manqué d'exprimer sa colère à la vue de ces centaines de familles, chacune composée de plus de 5 personnes, entassées depuis des décennies dans des baraques ou modestes bâtis d'à peine 5 m2. Il a relevé que ces familles sont toutes quotidiennement au contact des facteurs de maladies à transmission hydrique. Cependant, il s'abstient toujours de prendre une quelconque sanction à l'encontre de ceux qui sont à l'origine de cette situation générée principalement par les défaillances des services de la commune. Des preuves formelles et accablantes lui ont été pourtant fournies par diverses voies, dont celle de la daïra de Annaba. « Au moment où les habitants sont confrontés à une multitude de problèmes, les élus de la commune étalent leur mésentente sur la voie publique. Cette situation ne peut plus durer, à défaut, des décisions seront prises », a affirmé le wali en présence des représentants de la société civile et des cadres de son exécutif. Comme il le fait depuis sa prise de fonctions à la tête de la wilaya, il a encore une nouvelle fois promis de sévir. Il n'a même pas bronché aux graves accusations à l'encontre de l'APC contenues dans le rapport sur l'état des lieux qui lui a été soumis par le chef de daïra. Dans ce rapport, ce dernier s'est interrogé sur la destination prise par une partie du budget de la commune, la mauvaise gestion du patrimoine mobilier et immobilier et du ralentissement chronique de son développement social et économique. Le wali n'a pas paru intéressé par les dénonciations des élus et des citoyens relatives aux perversions caractérisant la gestion de cette institution élue. Des preuves ont été pourtant avancées quant à une APC de Annaba porteuse de tous les vices et de tous les scandales potentiels, à l'image du gel de nombreux projets. Depuis 2002, ces projets végètent dans les tiroirs du bureau du maire et la démobilisation des élus est générale. En 3 années de mandat, la 4e ville d'Algérie a perdu son identité économique et a renié son titre de Annaba la coquette.