Photo : Sahel Par Youcef Salami Intervenu lors de l'émission «Fi daïret edhaou», diffusée par l'EPTV jeudi dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a révélé qu'il y a deux à trois pays membres de l'OPEP qui ne respectent pas la baisse des quotas de production (4,2 millions de barils par jour) décidée fin 2008. Et d'ajouter que, sans cette mesure, les prix du brut seraient tombés à trente dollars aujourd'hui. Il est vrai que l'OPEP a opéré une coupe sévère dans sa production, ce qui a fortement soutenu les cours du brut, ces derniers mois. Il reste que la mise en application d'une telle mesure rencontre des résistances que les responsables de l'organisation viennoise jugent «mimines». La baisse de production est respectée à hauteur de 83%, mais l'OPEP veut plus, un taux avoisinant les «90% serait bon». Le ministre de l'Energie a parlé également de la prochaine conférence de l'organisation, attendue pour le 28 mai dans la capitale autrichienne, Vienne. Chakib Khelil a laissé entendre qu'une nouvelle réduction de l'offre pétrolière de l'OPEP «serait difficile», ajoutant que l'organisation examinera les marchés pétroliers et décidera de la mesure à prendre. Lors de sa visite à Alger, il y a dix jours, le secrétaire général de l'OPEP, Abdellah El Badri, a développé le même discours ou presque : l'organisation va étudier l'évolution des cours de l'or noir, celle de l'économie mondiale ainsi que d'autres paramètres, et c'est en fonction de données dont elle disposera au cours de cette conférence qu'une décision de réduction ou de maintien de la production sera prise. Pour l'heure, certains pays au sein de l'OPEP sont favorables à une baisse de quotas, d'autres sont contre. Un consensus finira certainement par se dégager à Vienne. Pendant que les pays exportateurs de pétrole essayent de se serrer les coudes pour une meilleure stabilité des prix, les pays non OPEP continuent à faire fonctionner leurs plates-formes pétrolières à plein régime, tirant profit de la politique menée par l'OPEP. Certains d'entre eux sont invités régulièrement aux réunions de l'OPEP. Ils y assistent en qualité d'observateurs. C'est-à-dire personne ne les oblige à appliquer les décisions de l'OPEP. Est-ce de bonne guerre ? Des membres de l'OPEP le disent à mots voilés : à quoi bon continuer à les inviter, puisque ils ne font rien qui puisse améliorer la situation des marchés. Le ministre de l'Energie et des Mines a évoqué ce sujet, notant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole discute avec tous les partenaires, en vue de ramener les prix dans une fourchette raisonnable. Mais, a-t-il ajouté, ni les pays non OPEP ni les pays consommateurs n'ont fait quoi que ce soit pour stabiliser les marchés. Chakib Khelil est, par ailleurs, revenu sur les effets que pourrait avoir la crise économique mondiale actuelle sur l'économie nationale, déclarant que nos recettes pétrolières sur les quatre premiers mois de l'année en cours se situent autour de treize à quatorze milliards de dollars. Le volume des importations, et on le connaît, s'établit à environ quarante milliards de dollars. En résulte un équilibre fragile de la balance commerciale.