Le sentiment de peur s'est accentué après la mort d'un quadragénaire, sauvagement poignardé il y a deux jours par une bande de malfaiteurs. Le climat d'insécurité qui règne depuis quelques mois dans la daïra d'El Ménéa, localité située à 270 km de Ghardaïa, inquiète sérieusement la population locale. A El Ménéa, le sentiment de peur est omniprésent en raison de la multiplication des agressions et de la vente libre d'armes blanches. «L'insécurité galopante fait craindre le pire», avouent bon nombre de personnes rencontrées. Face à ce constat, les citoyens de l'ancienne El Goléa ne savent plus à quel saint se vouer ni vers quelle autorité se diriger. Cet état d'esprit s'est notamment accentué après la mort d'un quadragénaire, sauvagement poignardé, il y a deux jours par une bande de malfaiteurs munis d'armes blanches. La propagation dangereuse de la vente libre de poignards, de couteaux à cran d'arrêt et autres objets contondants est une des raisons principales de cette recrudescence de la violence en milieu urbain. Une rétrospective non exhaustive des crimes et délits commis, ces derniers temps à El Ménéa, qui ont endeuillé plusieurs familles, permet de mesurer l'ampleur du phénomène. Des crimes perpétrés en grande partie par des jeunes, souvent sous l'effet de narcotiques et autres psychotropes. L'un de ces crimes, commis l'an dernier à la périphérie d'El Ménéa, a coûté la vie à un père de famille. Selon le rapport établi par les services de sécurité, la victime avait été kidnappée par deux jeunes hommes de 25 et 22 ans, lesquels n'ont pas hésité à l'assassiner à coups de couteau avant d'enterrer le corps plusieurs pieds sous terre dans une zone désertique. Viol, assassinat Au lendemain de l'Aïd El Adha de l'année 2011, une jeune stagiaire dans un centre de formation professionnelle a failli connaître le même sort. Enlevée par deux malfrats, elle a échappé à une mort certaine après avoir subi les pires sévices. Selon de nombreux témoignages, la jeune fille a été conduite de force dans un lieu isolé pour être violée. Ses ravisseurs, de crainte d'être dénoncés, l'ont aspergée d'essence et ont tenté de la brûler vive ; mais la jeune fille a réussi à leur échapper. Cette affaire a, faut-il le préciser, suscité l'émoi et beaucoup de réprobation dans la région. Ces deux cas n'illustrent, cependant, qu'une partie de la longue liste des méfaits perpétrés par des délinquants, agissant généralement en bandes organisées. D'autres fléaux sociaux se développent en parallèle, comme le trafic de drogue, font remarquer des citoyens d'El Ménéa, profondément traumatisés par la recrudescence de tels actes dans leur ville. La découverte, tout récemment, de 120 plants de cannabis, d'1,5 kg de kif traité et de graines de pavot dans un champ, à El Ménéa, en est l'exemple le plus frappant. A cela s'ajoute, soulignent des pères de famille, les trafics en tous genres qu'encouragent les réseaux de contrebande au dépens de l'économie nationale. Face à ce climat d'insécurité, les citoyens d'El Ménéa espèrent voir les services de sécurité redoubler d'efforts pour lutter efficacement contre les principaux foyers de criminalité dans la région. Ils font part de leur peur, dès la tombée de la nuit, et ce, malgré les fréquentes patrouilles de police qui sillonnent les quartiers de la ville. Ils espèrent, surtout, mettre un terme à la vente effrénée de couteaux et autres objets prohibés dans les marchés de cette ville.