Les enseignants et les étudiants ne disposent d'aucun endroit convivial : pas de cafétéria, réfectoire, etc. Le campus universitaire de Bouzaréah est dans un état de délabrement avancé. On est frappé, après avoir franchi les blocs inesthétiques placés par mesure de sécurité devant le grand portail d'entrée, par la détérioration des parkings et voies d'accès qui rendent difficile aussi bien la circulation des étudiants que celles des véhicules. Pendant les périodes de pluie, le campus prend l'apparence d'un champ labouré où la boue et les flaques d'eau se partagent les espaces communs où il n'y a ni fleurs ni arbustes. Les enseignants, comme les étudiants, ne disposent d'aucun endroit convivial : pas de cafétéria, réfectoire, etc. Un professeur qui reçoit un collègue étranger à l'université est obligé de l'inviter dans un endroit extérieur au campus. Il en est de même pour les étudiants qui ont vu leur réfectoire fermé pour travaux. On est également frappé par la destruction des panneaux d'orientation qui se trouvent à l'intérieur de cet immense campus où il est difficile de s'orienter. A la fin d'une visite, on ne peut s'empêcher de penser aux étudiants qui doivent passer au minimum quatre années de leur vie dans cette université sans âme et dans un environnement aussi dégradé. Ils n'en garderont certainement pas un bon souvenir. La question que l'on est évidemment en droit de se poser, après un tel constat, est de savoir si les responsables concernés et, à leur tête le recteur de l'université de Bouzaréah, ont pris la peine de se pencher sur cette situation déplorable qui prévaut dans ce vaste campus qui aurait dû connaître un bien meilleur sort si ses dirigeants l'avaient mieux pris en main. Le manque de capitaux ne saurait, nous affirme un enseignant interrogé sur place, être la cause de ce laisser-aller. «Le laxisme que vous constatez s'explique surtout par le fait que l'université ne constitue pas une préoccupation majeure pour ses dirigeants qui ont d'autres centres d'intérêt», affirme-t-il sans donner d'explications. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est également interpellé pour s'enquérir du sort injuste réservé à cette université, qui, moyennant davantage de sérieux dans la prise en charge managériale, pourrait, à l'évidence, devenir un des fleurons de l'enseignement supérieur algérien.