Mohamed Amine Hadj Saïd, directeur général de L'ONT, nous parle des récentes activités de l'Office et du rôle qu'il entend jouer pour promouvoir le tourisme des nationaux. -Le tourisme domestique est à l'ordre du jour. Quel rôle joue l'ONT dans la promotion de ce genre de tourisme ? L'ONT a un rôle primordial à jouer par rapport à la promotion du tourisme domestique. Ce rôle consiste d'abord à faire prendre conscience aux citoyens de la diversité, de la richesse, de l'attractivité de leur territoire. C'est très important à souligner : montrer aux Algériens combien leur pays est beau et mérite le détour. On peut faire la promotion du Sud pour les gens du Nord et la promotion du Nord pour les gens du Sud. Faire un voyage à Ghardaïa, aller à la rencontre des Mozabites vous fait perdre la tête. Prendre un avion pour aller à Batna rencontrer les Chaouis vous fait découvrir une autre facette. Il en est ainsi pour les Touareg. L'Algérie est si vaste et diversifiée que l'Office a cette très lourde responsabilité de faire prendre conscience de cette immensité et de cette richesse. Une des missions de l'Office est de faire la promotion du tourisme national, c'est-à-dire donner envie aux Algériens de passer leurs vacances en Algérie. Cela ne dépend pas uniquement de l'Office, il y a d'autres facteurs : l'hébergement, le transport… en plus de la communication, ce qui fait qu'il s'agit d'une chaîne dont nous sommes un maillon très important ; nous conjuguons nos efforts pour ne pas décevoir les Algériens chez qui on aura semé cette envie de découvrir les sites de leurs pays. Si l'Algérien découvre chez lui ce qui est susceptible de satisfaire sa curiosité, il n'ira pas chercher ailleurs. -La saison estivale s'annonce. Quelles sont les grandes destinations qui émergent ? Nous avons un programme spécial saison estivale qui se décline en balnéaire et, à ce titre, nous sommes en train de préparer une seconde caravane des plages, à l'instar de la première qui a été moins médiatisée parce que c'était une première. Il s'agit de bus habillés aux couleurs de l'ONT pour bronzer algérien et qui vont sillonner les 1200 km de côte, d'Est en Ouest, d'El Kala à Maghnia. Cette opération a deux missions : sensibilisation sur la nécessité de préserver l'environnement (quand on veut trouver la plage propre, il faut la laisser propre), par rapport aux jet-ski et aux engins à moteurs, les dangers de la baignade mais aussi faire de la promotion et informer à travers la distribution de brochures, de dépliants qui s'adressent aux estivants, aux enfants et aux adultes, des gadgets (serviettes, gilets de sauvetage) pour dire aussi que l'Algérie n'est pas uniquement balnéaire ; essayer de profiter de la présence massive des estivants pour dire que l'Algérie, c'est aussi le saharien, le culturel, le thermal. Nous allons sensibiliser nos partenaires et opérateurs sur la nécessité de s'adapter aux spécificités du mois sacré de Ramadhan qui ne doit en aucune façon être un frein au déroulement de l'activité touristique balnéaire : prévoir une animation nocturne, la sécurité, l'éclairage, le transport et des lieux de prière. Il faut faire la cour aux citoyens du Sud, par exemple, avec des tarifs promotionnels spécial Ramadhan et les inciter à venir au Nord, ce qui est dans leurs cordes, à condition de s'adapter à la bourse des citoyens. -Le Sitev vient de s'achever. Quel est le bilan préliminaire à dresser ? On en garde une bonne impression par rapport à l'aspect technique de l'information et de la communication. C'était un Sitev un peu spécial, qui a beaucoup utilisé les TIC, les écrans géants qui reflétaient les différents espaces, ce qui se passait çà et là, les espaces de loisirs où se déroulaient des communications de très haute facture par des experts nationaux et étrangers, retransmis, ce qui a constitué un capteur d'intérêt pour amener les visiteur à accéder à la salle. Il y a eu le wifi mis à la disposition de tous les visiteurs, sachant qu'aujourd'hui les gens aiment se transmettre les informations en temps réel, prendre une photo et tout de suite la partager à travers facebook ou par mail, la «télé Sitev» qui a permis aux internautes du monde entier de suivre les activités et de voir tout ce qui se passait au Salon. L'autre satisfaction vient de la participation étrangère qui a connu une amélioration qualitative : on a eu des tour-opérateur de haute facture et des médias très intéressants comme National Geographic, Imed TV, BBC Londres et France-Magreb. Le stand des non-voyants a conquis les visiteurs : l'école des aveugles d'El Achour a exposé la première carte géographique en braille en Algérie. -Le rôle de la presse nationale ? Son rôle est capital et primordial : quand on veut faire passer son message, il faut utiliser le bon canal. Elle est inévitable et incontournable pour la promotion de la destination Algérie. C'est grâce à elle que nous réussirons à refléter la véritable image de l'Algérie touristique à travers les plumes des journalistes, les ondes des radios et les caméras des télévisions. D'ailleurs, le sous- thème de la Journée nationale du tourisme dans sa deuxième édition est «Les médias, miroirs de l'Algérie touristique». La presse nationale a très bien reflété ce qu'elle a vécu dans les différents éductours.