La direction d'ArcelorMittal Annaba dénonce les «agissements» d'un groupe de travailleurs suspendus pour faute grave. Dans un communiqué rendu public hier, le directeur général du complexe d'El Hadjar indique avoir été empêché, ainsi que ses collaborateurs, d'accéder à leur usine. «Depuis ce matin 7h, nous ne pouvons plus accéder à notre usine, celle-ci est bloquée par quelques dizaines de véhicules, au mépris de toutes les lois, nous sommes bloqués à l'extérieur, nous ne pouvons plus travailler. Nous avons demandé l'intervention des autorités pour faire respecter le droit au travail et la sécurité», a déclaré Joe Kazadi, directeur général d'ArcelorMittal Annaba. ArcelorMittal Annaba subit depuis le 20 mai de très fortes pressions visant la sécurité de ses dirigeants, la libre circulation de ses employés et le fonctionnement de ses installations. Pour son directeur, «ces perturbations sont le fait de quelques dizaines d'individus connus, qui font l'objet actuellement d'une suspension de leur contrat de travail pour faute grave. Des plaintes ont été déposées à leur encontre devant la justice et ArcelorMittal Annaba attendra sereinement le bon déroulement des procédures engagées». Ces individus sont connus pour avoir été proches de l'ancien secrétaire général du syndicat des travailleurs et ancien député, Aïssa Menadi, qui est poursuivi en justice dans plusieurs affaires. La direction appelle, dans ce contexte particulier, les pouvoirs publics à œuvrer à permettre un fonctionnement dans un climat apaisé et sécurisé. «Ce retour au cadre légal permettra la mise en œuvre du plan de développement récemment décidé par les actionnaires», est-il souligné. ArcelorMittal Annaba a cependant remercié ses équipes de management et de production qui ont travaillé durement pour maintenir les installations en état contre les agissements d'une minorité. Elle a également rappelé le soutien de ses deux actionnaires pendant cette période, à savoir les groupes ArcelorMittal et Sider. Depuis plus d'un mois, le complexe sidérurgique de Annaba est installé dans une instabilité durable. Les travailleurs suspendus continuent ainsi de semer le trouble au sein de ce fleuron national de l'industrie métallurgique. Le complexe emploie actuellement plus de 6000 travailleurs.