L'interdiction de l'extraction du sable sur le lit de Oued Sebaou n'est pas mise en application par les pouvoirs publics. Le pillage du sable dans l'oued Sebaou au niveau de Tadmait, à 18 km à l'ouest de Tizi-Ouzou, a causé des dégâts considérables aux terrains riverains. Les autorités locales n'arrivent pas à mettre un terme à cette situation. Ces dégâts, qui présentent également une menace sur la nappe phréatique et les forages d'eau potable, sont causés par l'activité des dizaines de machines excavatrices appartenant à des particuliers. Sur place, ces derniers extraient illicitement d'importantes quantités de sable qu'ils chargent ensuite sur des camions semi-remorques en partance dans toutes les directions de la wilaya, comme vers d'autres régions du pays, selon des riverains de la zone. Cet état de fait engendre l'élargissement du lit de l'oued, ce qui provoque d'incessants glissements de terres agricoles et de vergers croissant aux abords du cours d'eau. L'année dernière, des agriculteurs relevant des exploitations agricoles collectives (EAC) du domaine Ali Benour (Tadmaït), ont procédé moult fois à la fermeture du siège de l'APC tout en bloquant la RN° 12 pour protester contre l'indifférence des pouvoirs publics quant au problème des éboulements engendrés à leurs terrains agricoles, et ce, sur une distance de 7 kilomètres. Ces agriculteurs se demandent comment se fait-il que cette activité d'extraction de sable, strictement interdite par les pouvoirs publics, continue à s'exercer jour et nuit, au vu et au su de tout le monde ? «En mai dernier, lors d'une réunion au siège de la wilaya, le secrétaire général de cette administration nous a affirmé que l'extraction du sable dans la région est interdite par la loi, tout en nous promettant de prendre, dans les meilleurs délais, des mesures nécessaires, notamment la réalisation de gabionnages», indiquent nos interlocuteurs. Ces derniers expliquent cependant que ce projet n'a concerné que 300 mètres en raison de l'insignifiance du budget alloué devant l'ampleur des dégâts. «Les autorités locales ont vainement tenté de bloquer les issues menant vers cette zone. Aussi nous interpellons les services concernés pour intervenir et mettre un terme définitif à ce danger menaçant nos propriétés», fulminent les représentants de ces agriculteurs. Le P/APC a promis de son côté de procéder encore dans les jours qui viennent à la fermeture des pistes menant vers le lit de l'oued. Rappelons que le pillage du sable occasionne non seulement des dégâts à la nappe phréatique mais aussi un déséquilibre à l'écosystème autour des zones proches du cours d'eau, avec la menace de disparition de certaines espèces animales et végétales.