Une expertise pour élaborer un diagnostic sur l'état de vulnérabilité du vieux bâti sera lancée prochainement par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, a annoncé jeudi dernier à Alger le ministre, Mohamed Nadir Hamimid. L'opération concerne quatre villes, à savoir Alger, Annaba, Constantine et Oran. Les conclusions devraient être connues d'ici la fin de l'année. Des opérations de réhabilitation de confortement ou de démolition seront alors menées en collaboration avec le ministère délégué chargé des Collectivités locales et le ministère des Finances. Cependant, pour mener à terme l'opération de restauration du vieux bâti, les participants à la réunion ont relevé la nécessité d'un corpus législatif qui en déterminera les contours. « Nous allons mettre en place un groupe de travail qui sera chargé d'élaborer un projet de loi déterminant les intervenants et les responsabilités de chacun dans l'opération », a révélé M. Hamimid. Le ministre délégué aux collectivités locales, M.Ould Kablia, assure, pour lui, que « des documents portant classification de certains vieux bâtiments existent au niveau des archives nationales. Cette classification a été réalisée par les architectes français à l'occasion du centenaire de la colonisation ». Entre autres intervenants à la rencontre de jeudi, le wali d'Alger, Mohamed Kebbir Addou, a souligné que le vieux bâti à Alger a été fragilisé davantage par les inondations de 2001et par les séismes, notamment celui de La Casbah. Il a affirmé, par ailleurs, qu'un diagnostic, effectué par l'Université des sciences et de technologies Houari Boumediène (USTHB) sur plus de 2000 bâtisses, a montré l'existence de « 123 immeubles classés vert, plus de 800 classés orange et 47 autres classés rouge et menacent ruine ». Par ailleurs, M. Addou s'est étalé sur le coût des opérations de confortement et de démolition. Ainsi, le confortement des immeubles classés orange nécessite « quelque 10 638 millions de dinars. La démolition de ces derniers classés rouge coûtera « 135 millions de dinars ». L'opération de relogement des locataires de ces immeubles est estimée, quant à elle, à « 752 millions de dinars » .