Les travailleurs de Leader Meuble (ex-ENATB), sise à Taboukert, à 20 km à l'est de Tizi Ouzou, sont au 45e jour d'une grève déclenchée le 10 juillet dernier pour réclamer «l'application de la réglementation du travail» au sein de l'entreprise. Selon des travailleurs contactés par téléphone, une réunion extraordinaire a eu lieu jeudi 16 août entre le collectif des travailleurs, le PDG du GWM (Groupe Wood Manufacture), celui de Leader Meuble, en présence des secrétaires généraux respectifs de l'Union de wilaya et de l'Union locale UGTA. Cette rencontre n'a pu aboutir à un accord en raison de «la différence d'appréciation» chez les différents protagonistes de l'affaire. La direction s'est prononcée pour «geler les activités du comité de participation (CP) jusqu'à son renouvellement prochain», tandis que l'Union de wilaya UGTA prône «la suspension de toute activité syndicale jusqu'à la tenue de l'assemblée générale au sujet du vote de défiance» devant intervenir dans les prochains jours, alors que le collectif des travailleurs exige la «destitution» du directeur technique de production. Celui-ci occupe à la fois les postes de président du comité de participation (CP) et de secrétaire général de la section syndicale, «situation incompatible avec la réglementation, notamment l'article 97 de la loi 90/11 relative aux relations de travail», disent les grévistes. Tout au long de ce débrayage, rappelle-t-on, les centaines de travailleurs n'ont cessé d'interpeller les autorités compétentes par notamment des sit-in devant le siège de la wilaya (la semaine dernière), ainsi qu'au sein de l'unité. Des marches ont été par ailleurs organisées sur la RN 12, en direction de l'union locale de l'UGTA sise à Oued Aissi, en vue d'attirer l'attention des différentes instances sur «la menace pesant sur le sort de cette entreprise publique spécialisée dans l'art de l'ébénisterie, de l'ameublement et de la transformation du bois», clame-t-on au sein du collectif des travailleurs. Rappelons que cette entreprise dépendant du groupe Wood Manufacture, emploie plus de 400 ouvriers. Les pertes financières engendrées par ce mouvement de grève se chiffrent en dizaines de millions de dinars. Une conférence de presse a été organisée jeudi dernier par l'union de wilaya de l'UGTA qui a annoncé la suspension de toute activité syndicale au sein de l'entreprise jusqu'à une prochaine assemblée générale des travailleurs.