Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a insisté, hier, sur la nécessité pour Israël de mettre en œuvre les recommandations du très controversé rapport Goldstone, en poursuivant les auteurs présumés de violations mises au jour par cette enquête, selon un nouveau rapport présenté hier à cette instance de l'ONU à Genève. «Il faut chercher plus sérieusement à mener des poursuites pour les violations sérieuses des droits de l'homme ou des lois humanitaires internationales qui ont été établies par la mission d'enquête», a déclaré devant le Conseil le haut-commissaire adjoint aux droits de l'homme, Mme Kyung-wha Kang. Au nom de la haut-commissaire Navi Pillay, elle présentait un rapport sur les progrès dans la mise en œuvre des recommandations du rapport Goldstone après la guerre de Ghaza, dont les conclusions avaient provoqué la colère d'Israël. Cette mission d'enquête avait été conduite par le juge sud-africain Richard Goldstone après l'opération «Plomb durci» menée par l'armée israélienne contre Ghaza à l'hiver 2008-2009. Le rapport remis en septembre 2009 accusait Israël et des groupes armés palestiniens à Ghaza de «crimes de guerre», voire de «crimes contre l'humanité» lors de cette offensive qui avait coûté la vie à 1440 Palestiniens et 13 Israéliens. «Il y a bientôt trois ans que le Conseil (des droits de l'homme) a approuvé ces recommandations de la mission d'enquête et pourtant personne n'a été inculpé pour un seul des incidents signalés. Respecter les obligations des droits de l'homme et des lois humanitaires internationales implique que ceux qui les violent soient présentés à la justice», a dit Mme Kang. Israël, dont le représentant était absent, a boycotté les activités du Conseil depuis mars dernier, après que celui-ci, où 47 pays sont représentés, ait décidé de lancer une autre enquête sur les violations des droits des Palestiniens suite aux implantations israéliennes.