Les crédits à l'investissement enregistrent tout de même un rythme de croissance remarquable : de 20% en 2011 à 14% durant les neuf premiers mois de l'année en cours. Les crédits bancaires accordés au secteur privé au cours de la même période ont, à eux seuls, augmenté de 16,2%. Le gouvernement a chargé la Banque d'Algérie (BA), l'ABEF et les banques, à l'occasion d'un conseil interministériel tenu la semaine dernière, de proposer mais surtout de mettre en œuvre immédiatement des facilitations en termes d'octroi de crédits et de gestion bancaire quotidienne», a indiqué M. Sellal lors d'une réunion de concertation avec le patronat et la centrale syndicale. De son côté, le gouverneur de la BA, Mohamed Laksaci, a précisé que le groupe de travail mis en place à cet effet, regroupant le ministère des Finances, l'Association des banques et établissements financiers (ABEF) et les banques, travaillera sur la concrétisation de trois réformes bancaires. Il s'agit de la facilitation de l'ouverture des comptes au niveau des banques, de l'impulsion des moyens modernes de paiement et de la densification du réseau bancaire, notamment à l'intérieur du pays, a-t-il détaillé. Solidité financière extérieure de l'Algérie La position financière extérieure de l'Algérie est actuellement «solide» et devrait rester «soutenable» à moyen et long termes, a indiqué le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA). La solvabilité de l'Algérie est un «ancrage appréciable comparé à ce qui se passe dans le monde» surtout que le «retour à l'équilibre macroéconomique s'est accompagné d'un développement de l'épargne nationale», a souligné M. Laksaci lors de la réunion gouvernement-patronat-UGTA. Cette solidité financière, qui représente «un acquis pour l'économie nationale», soutient-il, est consolidée par la stabilité du taux de change effectif réel du dinar, qui est son taux d'équilibre depuis 2004, un taux que le gouverneur qualifie de «bien collectif». «La stabilité macroéconomique dont la stabilité du taux de change influe directement sur le climat des affaires et d'investissement», a-t-il fait remarquer. Mais pour arriver à attirer davantage d'investissements, le système bancaire devrait jouer un rôle plus important dans la promotion de la croissance hors hydrocarbures en développant les crédits à l'investissement, recommande M. Laksaci. L'écart entre l'épargne des ménages et des entreprises et le montant des crédits à l'économie est d'ailleurs éloquent, de même que pour le stock des investissements, selon le gouverneur de la BA, qui appelle à créer «un déclic» en matière de flux d'investissements nouveaux. En 2011, la croissance de l'épargne a été supérieure de 10,5 points par rapport à la croissance de l'investissement en Algérie. Cet écart était beaucoup plus important en 2000 où il était à 22%, une avancée réalisée grâce aux programmes d'investissement public, selon M. Laksaci. Ces crédits doivent non seulement être augmentés mais également élargis à toutes les entreprises et à tous les secteurs car «la concentration au passé a été mauvaise et a constitué un risque pour les banques algériennes», a-t-il estimé. 2012, l'année de l'inflation Les crédits à l'investissement enregistrent tout de même un rythme de croissance remarquable : de 20% en 2011 à 14% durant les neuf premiers mois de l'année en cours. Les crédits bancaires accordés au secteur privé au cours de la même période ont, à eux seuls, augmenté de 16,2%. Outre leur taux de croissance, les crédits à l'investissement en Algérie ont la particularité d'être portés par l'épargne nationale. Au moment où la croissance des crédits à l'économie a été alimentée par les entrées de capitaux dans des pays émergents, en Algérie, «nous avons un autre élément de stabilité : c'est le fait que les crédits à l'économie sont portés par l'épargne nationale, ce qui leur épargne un impact, dans l'immédiat, sur le taux de change», s'est réjoui M. Laksaci. Revenant à l'inflation dont le contrôle constitue le point focal de la politique monétaire de la BA, M. Laksaci a estimé que l'année 2012 a connu un «choc d'inflation» expliqué de différentes manières par les experts. En Algérie, l'information (économique) serait «relativement disponible» mais ce sont les analyses collectives des évènements économiques à travers les données qui font défaut, a-t-il regretté.