Chaque semaine apporte du nouveau dans l'affaire Merah. Les députés ont institué une commission parlementaire. Dans le Sud-Est, la garde à vue d'un «troisième homme» n'a rien donné. Lyon De notre correspondant L'Assemblée nationale a voté la création d'une «commission d'enquête de trente membres pour examiner le fonctionnement des services de renseignements français dans le suivi et la surveillance des mouvements radicaux armés et, notamment, des filières jihadistes existant sur le territoire français». Jusque-là, le pouvoir politique n'en voulait pas, autant le régime précédent que celui du président Hollande. Pour les écologistes, à l'initiative de la création de cette commission parlementaire, critiquée par l'opposition de droite et une partie de la majorité socialiste, il s'agit de pouvoir suivre l'amélioration de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur). Tout en jugeant la commission «utile et nécessaire», Dominique Raimbourg (PS) a expliqué qu'elle allait se heurter à des difficultés, comme le secret-défense ou l'enquête judiciaire en cours. La commission d'enquête du groupe écologiste devrait être mise en place à la fin de janvier pour entamer ses travaux début février. Elle pourra légalement interroger les protagonistes de la sécurité. L'exposé des motifs de la création de la commission fait clairement référence à l'affaire Merah dont le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a déclaré sur France 2, jeudi dernier, qu'il pouvait y en avoir des dizaines en France. Ces derniers jours ont aussi vu l'apparition d'une nouvelle catégorie, celle de «gitans convertis à l'Islam». L'interpellation de ce potentiel troisième homme dans l'affaire Merah, complice des tueries de mars dernier, s'est avérée improductive. Charles M. a été laissé en liberté après une garde à vue au cours de laquelle rien n'a été retenu contre lui. On le soupçonnait d'avoir une relation avec le vol du scooter qui avait servi aux déplacements de Mohamed Merah. Sur France 3, à visage découvert, il a déclaré condamner les crimes de Toulouse et Montauban : «C'est horrible. Je suis innocent de cette histoire. En tant que musulman, je condamne cette histoire. (...) Je voudrais qu'on me laisse tranquille parce que j'ai des enfants, j'ai un travail, je veux qu'on me laisse tranquille.»