Les Israéliens craignent pour leur sécurité. Ils sont conscients de l'échec des politiques dites sécuritaires suivies depuis des décennies par leurs gouvernants, lesquelles n'ont eu pour effet que d'accroître le sentiment nationaliste des Palestiniens et, par conséquent, de leur farouche opposition à l'occupation israélienne. Le mythe de la superpuissance de l'armée et des tristement célèbres services secrets israéliens vient d'être mis à nu par une poignée de militants palestiniens. La résistance palestinienne a lancé mercredi et jeudi deux attaques contre l'occupant israélien. La première attaque a été perpétrée par une jeune Palestinienne de 18 ans, originaire du camp de réfugiés de Aaskar, proche de la ville de Naplouse, en Cisjordanie. Elle est parvenue à déjouer toutes les mesures sécuritaires israéliennes pour aller se faire exploser à Jérusalem-Est. Deux gardes frontières israéliens ont été tués, 16 autres personnes, en majorité des soldats et des colons israéliens, ont été blessées par l'explosion de la charge estimée à 3,5 kg qu'elle portait sur elle. L'attaque a été revendiquée par les brigades des martyrs d'Al Aqsa, la branche armée du Fatah du président Yasser Arafat. « Notre sœur combattante Zaïnab Ali Abou Salem s'est faite exploser au milieu des bandes d'assassins et des corrompus pour les tuer et les faire trembler, laissant derrière elle une vingtaine de morts et de blessés », a indiqué leur communiqué. Selon le texte, « cette opération figure parmi la série d'opérations de riposte visant à venger l'assassinat de nos dirigeants, dont Mahmoud Khalifa, et les crimes de guerre commis par les sionistes contre notre peuple ». Cette attaque est survenue dans un endroit supposé sûr, après la construction dans cette zone du mur de séparation afin justement d'empêcher les kamikazes palestiniens de parvenir à pénétrer dans cette partie des territoires occupés. Par ailleurs, les forces de sécurité israéliennes, qui sont en état d'alerte maximale à l'occasion des fêtes juives, avaient comme mission d'intercepter toute personne qui aurait réussi à passer de l'autre côté de ce fameux mur. L'autre opération militaire a eu lieu jeudi dans le sud de la bande de Ghaza. Tout a commencé tôt le matin, vers 6h, lorsque trois combattants palestiniens ont réussi à s'infiltrer dans la colonie juive de Morag, proche de la ville de Rafah. Un dense brouillard couvrait la région. Armés de fusils d'assaut kalachinkovs et de grenades, ils ont attaqué les soldats chargés de la sécurité de la colonie, tuant trois d'entre eux, dont un officier, et blessant grièvement un autre. Ces pertes ont été reconnues par l'armée israélienne.