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«Les Tunisiens n'ont pas fait la révolution pour la religion»
Béji Caïed Essebsi. Ex-Premier ministre de transition en Tunisie
Publié dans El Watan le 19 - 12 - 2012

Béji Caïed Essebsi demandait une feuille de route claire pour la deuxième phase de la transition démocratique. Depuis, Bajbouj, comme se plaisent à l'appeler ses sympathisants, est devenu incontournable, surtout après la création de son parti, Nida Tounès, qui caracole en tête des intentions de vote aux côtés d'Ennahda. Comment Si Béji évalue-t-il la situation en Tunisie ?
-La Tunisie traverse une passe difficile. Comment expliquez-vous cette tension sociopolitique ?
Il s'agit en effet de l'étape la plus délicate traversée par la Tunisie depuis le 14 janvier 2011. Jamais la Tunisie n'était autant en effervescence, même pas à la veille des élections. Pour mieux comprendre cette tension, il faut examiner ses origines sous l'angle de la population et celui de la classe politique. Pour ce qui est des citoyens, ils ne voient rien venir presque deux ans après la révolution, ce qui fait entrevoir chez eux des signaux évidents de doute, notamment dans les zones défavorisées comme Siliana, Sidi Bouzid, Gafsa ou Kasserine. Quant à la classe politique, elle attend en vain depuis mars dernier de voir la confection d'une feuille de route pour cette deuxième phase de la transition démocratique, avec la rédaction de la Constitution et la formation des instances indépendantes des élections, de la magistrature et des médias. Il ne suffit pas que la transition n'avance pas, les alliés de la troïka gouvernante, qui sont les ligues de protection de la révolution, attaquent les locaux centraux de l'UGTT le jour même du 60e anniversaire de l'assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached. Cet incident a constitué le signal d'un dérapage dangereux.
-Ne trouvez-vous pas que la réaction de l'UGTT, qui a lancé un appel à la grève générale, est disproportionnée par rapport à l'agression subie ?
Les locaux de l'UGTT ont été agressés et ses dirigeants blessés le jour d'une double fête : la commémoration de l'assassinat de son fondateur Farhat Hached et la signature de la convention des augmentations salariales pour près de deux millions d'employés. L'UGTT agressée ne saurait attendre pour réagir.
-Vous attendiez-vous à un tel engouement populaire à l'égard de votre parti, Nida Tounès ?
Les gens voient en Nida Tounès une planche de salut et un espoir pour faire face à un doute qui commence à s'installer. Cela nous responsabilise davantage.
-Nida Tounès se range-t-il dans l'opposition ou est-il une force de proposition ?
Force est de constater que la deuxième phase de la transition démocratique est mal engagée. On constate un trop-plein de revendications sociales et de promesses non tenues. Or, l'objectif est de réussir le projet démocratique qui se construit par étapes. Mais attention, les élections ne sont pas la démocratie. Il s'agit plutôt d'enraciner un paysage politique équilibré et de réunir les conditions de l'alternance. La démocratie ne se décrète pas, elle se pratique. Aussi devons-nous renforcer la position du gouvernement par un large consensus autour d'une plateforme de compromis. Mais la volonté politique manque dans ce sens. Nous sommes un parti qui œuvre pour la réalisation des objectifs de cette étape.
-Qu'attendez-vous d'un gouvernement de transition ?
Qu'il se mette sur la voie de la réalisation des objectifs de la révolution en réussissant la seconde phase de la transition démocratique. Le peuple tunisien n'a pas fait la révolution pour des revendications religieuses mais pour des demandes d'ordre démocratique, qu'elles soient sociales ou politiques. Par ailleurs, si le gouvernement formé est valable et compétent, nous l'appuierons. Il pourra compter sur notre soutien et notre expertise. En plus, si le gouvernement réunit un consensus autour de lui, il peut se lancer sur la voie de la diminution du chômage pour réduire la pression sociale. Avec une crédibilité retrouvée, nous pourrons faire appel à la participation populaire et, même les pays étrangers, ils seront plus coopératifs.
-Et l'Assemblée nationale constituante dans tout cela ?
Elle s'est essentiellement occupée, jusqu'à maintenant, d'autre chose que de la mission pour laquelle elle a été élue, c'est-à-dire la rédaction de la Constitution. Mais la majorité avait plus soif de gouverner que de légiférer. Du coup, ses membres ont oublié pourquoi ils étaient là.
-On vous reproche de ne pas aimer Ennahda…
Ce n'est pas vrai. La preuve, je leur ai ouvert les portes du pouvoir. Je ne sais pas si je dois regretter un tel acte. Mais bon… Je ne suis donc pas sévère avec Ennahda, mais plutôt avec ceux qui veulent aller à l'encontre du sens de l'histoire et du modèle sociétal désormais enraciné chez les Tunisiens. Ennahda entend changer la société mise en place pendant plusieurs décennies et lui imposer un recul. Le peuple tunisien ne saurait accepter.
-Quid de l'islam politique ?
Il est vraiment difficile de distinguer l'islam de la politique car l'islam embrasse toutes les formes de la vie en société et il y a des principes intangibles à respecter. Mais tout dépend de quel islam on parle. Le nôtre est un islam d'ouverture et de progrès, celui d'Averroès, d'Ibn Khaldoun, de Tahar Ben Achour et autres savants éclairés. Il n'est pas rétrograde, ramenant la société quatorze siècles en arrière.
-Etes-vous contre l'exclusion des RCDistes ?
Nous proposons que ceux qui se sont rendus coupables d'actes illicites soient jugés. Mais nous réclamons, pour tous les autres, le droit d'exercer leur citoyenneté en participant à l'action politique qui leur convient. Nous réclamons par ailleurs de dissoudre les comités de protection de la révolution qui s'opposent à ce modèle de démocratie. Ces comités ne font que répandre la violence et la haine et à ternir l'image de la Tunisie. Ils ont déjà été à l'origine de l'assassinat de Lotfi Nagdh à Tataouine, des incidents du palais Ebdelliya à la Marsa, des incidents de l'ambassade américaine, etc. Tous les Tunisiens ont droit de participer à la vie politique de leur pays.
-Accepteriez-vous de participer à un gouvernement avec Ennahda si jamais le verdict des urnes donnait un score serré entre ces deux formations ?
On ne peut sûrement pas anticiper l'histoire. Mais dans l'absolu, un tel résultat imposerait à ces deux formations sorties en tête de gouverner ensemble pour qu'aucune des expressions représentant un large segment de la population ne soit écartée du pouvoir, surtout dans une démocratie naissante. Un tel consensus est certes difficile, mais salutaire pour l'intérêt du pays. C'est l'exclusion qui est la pire des solutions.


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