Comme chaque année, les Algériens ont franchi le seuil de la nouvelle année dans une ambiance de fête. Chacun a concocté sa propre recette pour passer des moments d'évasion, loin du décor quotidien. Si certains ont jeté leur dévolu sur le Sahara, d'autres ont choisi de se retrouver en famille autour de bons plats et de la traditionnelle bûche. D'ailleurs, les pâtissiers en ont fait leur chou gras en proposant plusieurs sortes à une clientèle qui n'en demandait pas tant. La moins chère était vendue à 800 DA et elle a trouvé preneur. Les boulangers ont ainsi doublé leurs profits. «Détente» et «lâcher prise», tels sont les mots d'ordre de cette fête, selon les sociologues. Cette fête, qui n'a aucun fondement religieux, s'est répandue et est devenue une fête principalement commerciale. Cette année, Béjaïa a été le décor des fêtards qui ont profité des vacances pour joindre l'utile à l'agréable. Yemma Gouraya a ouvert grand ses bras aux visiteurs qui sont venus dans cette charmante ville pour accueillir 2013. Pic des Singes, Zigouate, place Guidon et Brise de mer ont attiré du beau monde. Ville accueillante, ouverte sur la mer, offrant de majestueux sites naturels, à Béjaïa la magie opère dès le premier abord. Une alchimie qui ne livre jamais ses secrets. Elle fournit une halte salvatrice pour touristes et promeneurs. «Une bougie qui éclaire le sentier et illumine la voie», confie un ancien habitant qui a mal au cœur de voir l'ancienne ville tomber en ruine dans l'indifférence générale. La bougie s'éteint lentement. Dans ses anciens quartiers, où de nombreux escaliers relient les rues, flotte encore comme un parfum de nostalgie d'un temps béni où il y faisait bon vivre. L'ancienne ville, gardienne de la mémoire, pourra-t-elle encore résister ? Malek, qui travaille dans une entreprise privée de communication à Alger, est venu pour voir sa famille et se déconnecter de la capitale. De temps en temps, le retour du fils prodige est source de joie. Un retour aux sources et un moyen de retrouver ses racines. Parmi les autres régions où le réveillon a eu droit de cité, Ghardaïa. Le tourisme saharien capte l'intérêt. Une wilaya qui tente de relancer son tourisme. L'ONAT a programmé des séjours là-bas dans le cadre de son plan de développement. Son patrimoine culturel ancestral est immense et original. Ghardaïa est considérée comme la perle des oasis et comme l'une des plus importantes régions touristiques en Algérie, et plus particulièrement au Sud. Une vallée chère au Corbusier, un architecte qui a été adopté par l'Algérie. Béni Isguen est la cité sublime qui charme. Derrière ses remparts, le mystère flotte de siècle en siècle. A la place du marché, des produits de l'artisanat sont vendus, généralement réalisés par des femmes. A l'ombre chaud des palmiers, le temps s'écoule doucement. Certains particuliers ont construit des maisons d'hôte qui sont conseillées pour un séjour en famille. D'autres Algériens sont partis plus loin à Timimoun, l'oasis rouge, ou à Djanet. Ressourcement et dépaysement sont garantis. Ici, on écoute le silence et «on perd vraiment le Nord !», pour reprendre les propos de l'ex-directeur de l'ONT, devenu secrétaire d'Etat chargé du tourisme. Un jeu de mot qui est en fait un style de communication pour faire passer, tout en douceur, un message. Un silence qui nous dépouille de nos vanités mondaines et nous renvoie à un autre monde, à une autre dimension où la nature est reine. Autant dire, lors de ce survol, que le réveillon a été une occasion inespérée de renouer avec un tourisme national qui a besoin de souffle et d'un dynamisme. La beauté de notre pays est en effet à découvrir, mais il faudra aux agences de voyages faire plus d'efforts pour inciter les Algériens à faire ce genre de tourisme. Il est pour le moins anormal que les encarts publicitaires de ces agences ne parlent que de Dubaï, Istanbul et Antalya. Une beauté que nous avons pu admirer lors de nos différents voyages de presse de 2012, avec l'Office national du tourisme (ONT). Les journalistes ont pu rendre compte dans leurs reportages ce qu'ils ont vu au pays des merveilles...