Le mercredi 10 janvier, à 10h20, Iskander Debbache, 58 ans, a été arrêté à l'aéroport d'Alger par la police des frontières. Il a été interrogé, puis livré aux services du renseignement et de sécurité (DRS), d'après les dernières informations obtenues par sa future épouse», indique le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), dans un communiqué rendu public jeudi dernier. «Sa future compagne a été autorisée à le voir durant 15 minutes pour s'enquérir de sa situation et de son état de santé. Il lui a déclaré ignorer les raisons de son arrestation et être très inquiet pour sa vie. Lorsqu'elle a demandé aux agents de la police des frontières, pourquoi ils le retenaient, ils ont refusé de lui répondre», rapporte le CFDA. Par conséquent, l'ONG se dit «très préoccupée par cette arrestation et craint pour l'intégrité physique d'Iskander Debbache». Le CFDA appelle «les autorités algériennes à libérer immédiatement Iskander Debbache, à lui permettre de jouir pleinement de ses droits civils et politiques en vertu du pacte international relatif aux droits civils et politiques signé par l'Algérie, et à garantir, en toute circonstance, son intégrité physique et psychologique». Iskander Debbache «possède la double nationalité franco-algérienne. Il était muni au moment de son arrestation d'un passeport français en cours de validité. Cet ex-militaire a fui l'Algérie en 1992 suite à des menaces qu'il avait reçues. Il s'est réfugié en Argentine puis s'est installé en France au début des années 2000. Après 20 ans d'exil, il souhaitait retourner dans son pays d'origine, revoir ses proches et rejoindre sa future épouse», explique le CFDA. L'Observatoire algérien des droits de l'homme (OADH) souligne pour sa part qu'«Iskander Debbache ne fait pas l'objet d'un mandat d'arrêt et qu'il s'agit d'une arrestation arbitraire». Le Réseau des avocats pour la défense des droits de l'homme (Raddh) a également condamné, dans un communiqué rendu public jeudi dernier, «l'arrestation du journaliste Iskander Debbache».