Une enveloppe de 30 millions de dinars a été débloquée en 2009 pour la réhabilitation des marchés, celui couvert n'a enregistré aucun aménagement à la hauteur de sa renommée. Depuis longtemps, une anarchie totale caractérise les espaces des souks et autres marchés informels à Annaba et sa banlieue. Elle est traduite par la multiplication des marchés informels à travers tous les quartiers de la ville d'Annaba, véritable plaie béante dans l'environnement direct de cette ville. «L'intervention énergique visant l'éradication des marchés informels a, certes, permis la libération de plusieurs places publiques, mais reste toutefois insuffisante. Les vendeurs à la charrette ont toujours eu la police à l'usure» estiment les habitants de la ville de Annaba. C'est le cas de le dire puisque les vendeurs à la sauvette ne croient pas à la fermeté des autorités locales et jouent la carte du temps. En effet, dès qu'ils constatent une baisse de vigilance, ils n'hésitent pas à réinstaller leurs étals et charrettes de fruits et légumes ou autres ustensiles et effets vestimentaires. «A la rue Larbi Tébessi (ex Bouscarin) les charrettes sont omniprésentes. Les vendeurs à la sauvette quittent les lieux dès qu'ils constatent la présence des policiers. Quelques moments après leur départ, ils reviennent et reprennent leur activité notamment en fin d'après-midi», constate-on quotidiennement. Baisse de vigilance également aux différents marchés de la ville où les pouvoirs publics ont démontré leur insuffisance à réorganiser et à restructurer ces espaces en matière de sécurité et d'hygiène alimentaire. Ces marchés, très fréquentés tout de même, continuent de fonctionner en l'état dans l'indifférence des uns et des autres. Les plus importants de la ville, en l'occurrence El Hattab, et celui couvert dit «Francis», en sont la parfaite illustration. Deux sites névralgiques situés en plein centre-ville sont de tout temps squattés par les délinquants. Ces derniers agressent quotidiennement les passants. Datant de la période coloniale et conçus pour approvisionner un nombre limité de citoyens, ces marchés sont devenus aujourd'hui exigus pour accueillir autant de monde. Ils sont restés tels quels, sans aucune extension devant les adapter à la nouvelle donne démographique. La dégradation très avancée de l'infrastructure du marché El Hattab se transforme durant l'hiver en véritable marécage, rendant difficile la circulation parmi les étals. Malgré que 30 millions de dinars ont été consacrés en 2009 à la réhabilitation du marché des fruits et légumes, le marché couvert n'a enregistré aucun aménagement à la hauteur de sa renommée et jusqu'au jour d'aujourd'hui, rien n'a été fait. «Où sont passés les financements destinés à l'aménagement et l'amélioration des marchés de la ville de Annaba ?» s'interrogent les citoyens annabis. Qualifiés de ventre de Annaba, ces marchés n'offrent pas un cadre idéal pour le consommateur. Outre une odeur nauséabonde qui se dégage à longueur de journée, force est de souligner que les marchandises y sont étalées à même le sol à l'intérieur de ces marchés. Au marché couvert, la situation est similaire, sinon pire. Les relents pestilentiels des produits de la mer exposés à même le sol agressent l'odorat à des centaines de mètres. Annaba ne mérite-elle pas mieux ?