Un commerçant de Mantes-la-Jolie (Yvelines) d'origine algérienne, suspecté d'appel au djihad, a été expulsé de France, a confirmé vendredi soir le ministère français de l'Intérieur. Lyon. De notre correspondant Le Journal officiel du 10 février avait fait état d'un arrêté du ministère des Finances à son encontre, décrétant l'interdiction des «mouvements ou transfert de fonds, instruments financiers et ressources économiques au bénéfice de Abdelghani Hadef et de la supérette», qu'il gère dans la banlieue parisienne. Le même texte indiquait que le commerçant «promeut le djihad armé contre la France où il invite à commettre des actions violentes et des meurtres à l'encontre de personnes, et ce faisant promeut le terrorisme». Cette décision fait suite à la surveillance de l'homme, âgé de 45 ans, par les services des Renseignements généraux puis de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui le suspectaient d'être un chef de réseau djihadiste. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait annoncé, fin janvier, l'expulsion de plusieurs prédicateurs et imams radicaux étrangers. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la prévention du processus de radicalisation et de lutte contre l'islamisme radical. Suite à l'affaire Merah, tueur de Montauban et Toulouse il y a presque un an, le ministre de l'Intérieur avait récemment parlé de «faille» dans le traitement terroriste de la DCRI. Dans une émission spéciale qui sera programmée mercredi prochain sur la chaîne publique France 3, le terme a évolué puisqu'il y prononcera le mot de «faute». Ceci dans un contexte où récemment, Manuel Valls avait dit que les services de sécurité luttaient contre un «ennemi intérieur». Alors que les familles de victimes musulmanes de Merah étaient reçues avec leurs avocats par le ministre, on apprenait aussi, la semaine dernière, que le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire après les trois plaintes qu'elles avaient déposées en justice, «pour homicides involontaires, mise en danger de la vie d'autrui ou encore non empêchement de crime».