Bonne nouvelle pour les cinéphiles oranais, les journées du cinéma italien commenceront dès cet après-midi, à la cinémathèque d'Oran. A raison de deux séances par jour, à 14h30 et à 16h30, les spectateurs auront le loisir de découvrir des longs-métrages provenant du pays de Federico Fellini. Seul bémol tout de même, les amoureux du néoréalisme italien, ceux qui chérissent les films de Dino Risi, Ettore Scola ou Mario Monicelli, auront de quoi déchanter : hormis des documentaires sur Antonioni (le réalisateur de La nuit et de L'éclipse), les longs-métrages qui seront projetés ces jours-ci sont récents et réalisés par des cinéastes de la nouvelle génération. Le cinéma italien, pour rappel, a connu son âge d'or grâce au néoréalisme, à partir des années 40, et ce, jusqu'à la fin des années 70. Des perles rares ont ainsi été réalisées, faisant le bonheur des cinéphiles du monde entier : Le voleur de bicyclette, La dolce vitae, Le pigeon, Une vie difficile, Nous nous sommes tant aimés, Affreux, sales et méchants et bien d'autres encore. Hélas, avec l'avènement des années 80, et la propagation de la culture de la télévision, les productions cinématographiques sont allées de mal en pis, et le cinéma italien est entré, en quelque sorte, dans «le troupeau» du cinéma conventionnel. Les célèbres studios de la Cinecittà, relevant pourtant du patrimoine cinématographique mondial, ont même failli être démantelés, l'année dernière, pour les besoins de projets immobiliers de luxe. Un critique français, pour illustrer cette décadence, dira à ce propos : «Le cinéma italien a résisté au terrorisme des brigades rouges, mais n'a pas résisté au terrorisme intellectuel de Berlusconi.» Mais qu'à cela ne tienne : en dépit de la crise, il reste encore quelques cinéastes italiens qui font dans la «résistance cinématographique». 8 films seront projetés pendant ces journées du cinéma italien, tous réalisés entre 2007 et 2011 : I Vicere, Signorina Effe, Caravaggio, L'industriale, Gli amici del bar Margherita, Gianni e le donne, Malavoglia et La passione. Ils seront projetés en version originale, sous-titrée en français, une occasion donc de réévaluer à sa juste valeur ce cinéma, et pourquoi pas…d'en être agréablement surpris !