A l'approche de la saison estivale où les maladies à transmission hydrique (MTH) se multiplient, les services de la santé des wilayas de l'Est se sont réunis dernièrement à Annaba pour débattre de la problématique. Ainsi, à la faveur d'un séminaire régional relatif au programme de lutte contre les maladies à transmission hydrique et de préservation de l'hygiène et la salubrité publique, huit wilayas ont pris part à cette rencontre. Il s'agit, outre Annaba, des wilayas d'El Taref, Souk Ahras, Guelma, Skikda, Constantine, Jijel et Mila. Présidé par le secrétaire général de la wilaya, en présence des représentants de différents ministères concernés, ce rendez-vous était l'occasion pour avancer les chiffres ayant trait à ce problème de santé publique. Le représentant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Khaldi, a fait savoir que «depuis quinze années que l'état lutte contre la typhoïde et la toxi-infection surtout dans les cités universitaires», qu' «en 2010, nous avons remarqué que les conditions de vie sont inacceptables», qu' «il a fallu qu'il ait des morts pour intervenir» et que «la vigilance des responsables doit être constante pour éviter des drames». A son tour, M. Bourriche, représentant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a déclaré : «L'eau est le vecteur principale de l'infection. La contamination des réseaux d'assainissement et les branchements anarchiques et la toxi-infection alimentaire à défaut d'hygiène génèrent des MTH, première maladie notifiée au ministère. A l'échelle nationale, en 2009, nous avons enregistré 638 cas, en 2010, 102 cas et en 2012, 212 cas». Sur le plan local, M. Allègue, directeur de l'environnement de la wilaya de Annaba, a précisé: «En 2009, la wilaya a enregistré 200 cas de MTH. Cela est dû à la vétusté des réseaux d'assainissement. Bien que le nombre important des estivants soit de 8 millions en 2011, nous n'avions constaté que 74 cas et 31 cas en 2012. Les hommes sont les plus touchés, dont l'âge varie entre 16 à 35 ans. Les communes les plus touchées sont El Bouni (Sidi Salem et Boukhadra) et Annaba (cité Rym, Tabacoop, Sidi Harb et les Crêtes).» Le même responsable a étalé son bilan au secteur de l'agriculture, notamment celui de l'élevage, annonçant que seuls deux cas de tuberculose bovine ont été recensés en 2011 et aucun cas en 2012. La wilaya d'El Tarf n'est pas en reste, selon son directeur de la santé, Dr Friha. Il dira : «Notre wilaya dispose de 130 réservoirs et châteaux d'eau, 60 sources, 3899 puits dont deux en collectivité et 52 agricoles. En 2012, nous avons procédé à 707 prélèvements pour analyse dont le résultat n'a donné aucun signe de maladie. Par contre, la wilaya a enregistré 4 cas de fièvre typhoïde et 18 cas de TIAC ayant été enregistrés dans deux communes. Parmi eux, 6 cas à El Kala et 12 cas à El Chatt. Durant la même période, il a été constaté 9 cas d'hépatite virale atteignant des jeunes de 9 à 19 ans». Dans la wilaya de Souk Ahras à vocation agropastorale, il a été recensé en 2012, 7 cas d'hépatite A et 21 de toxi-infection alimentaire. Le cas de la wilaya de Guelma n'est pas reluisant si l'on se fie au bilan. En effet, avec 12 cas de typhoïde, 96 d'hépatite A et 94 de toxi-infection alimentaire, elle fait partie des régions les plus touchées. La capitale de l'Est, Constantine, a déploré 3 cas de fièvre typhoïde, 172 d'hépatite A et 219 cas de toxi-infection alimentaire et absence de MTH. La wilaya de Jijel, 61 cas de MTH, 53 d'hépatite virale, 2 cas de typhoïde et 4 de dysenterie. La wilaya de Mila a déploré 4 cas de MTH, 25 de typhoïde et 1 cas de toxi-infection alimentaire. La wilaya de Skikda a enregistré 179 cas de MTH en 2012.