Le continent africain est très en retard en termes d'accès à l'énergie électrique. Moins de 25% seulement des Africains ont accès à cette importante source énergétique contre 110% pour le reste du monde. Un constat qui, selon Dr Alioune Fall, vice- président du Comité mondial de l'énergie (CME), « donne la pleine misère de ce qu'il faut faire pour essayer d'améliorer la situation dans le continent africain ». Un continent qui continue de cultiver les paradoxes en raison, d'une part, de sa richesse abondante en matière de ressources énergétiques et, d'autre part, de la pauvreté extrême dont est victime une grande partie de sa population. Rien qu'avec les gaz brûlés actuellement dans plusieurs pays africains, « on arriverait à générer 200 GW pour alimenter pratiquement la moitié du continent », révèle M. Fall qui prenait part, hier, au séminaire sur les réformes des marchés de l'énergie en Afrique, tenu à l'hôtel Hilton. Les résultats seront encore plus importants, fait savoir le spécialiste, si l'Afrique exploite ses immenses potentialités hydriques pour produire de l'électricité. L'étude du CME a montré qu'il y a effectivement un potentiel de 1800 milliards de kWh/an qu'on pourrait mettre à la disposition du continent africain et même exporter vers d'autres continents. Les analyses du CME sur la situation énergétique en Afrique, rapportées par le PDG de Sonelgaz, Nouredine Boutarfa, font état d'un diagnostic sévère qui met en relief un ensemble important de difficultés et d'obstacles qui entravent la libération du potentiel énergétique considérable, dont est dotée l'Afrique, et qui freine sensiblement les démarches orientées vers le développement durable du continent. Le CME a identifié les contraintes majeures auxquelles fait face l'Afrique en matière énergétique. Il s'agit du faible niveau d'accès aux énergies commerciales modernes et de la forte dépendance vis-à-vis de la biomasse sur le plan énergétique, du faible développement des infrastructures, de la précarité des services énergétiques et l'inefficience des technologies mises en œuvre, des coûts élevés des investisseurs des projets énergétiques, du défaut de financement pour les projets énergétiques, de la faible intégration énergétique et du climat défavorable pour l'investissement aux plans institutionnel, législatif et réglementaire et de la mauvaise gouvernance.