L'organisation des droits de l'homme Amnesty International a dénoncé, dans son rapport annuel, la restriction de la liberté d'expression, d'association et de réunion au Maroc. Le rapport confirme que les autorités marocaines continuent de sévir contre les journalistes et les personnes qui critiquent les institutions de la monarchie ou de l'Etat. «Les forces de sécurité utilisent une force excessive pour disperser des manifestations», note l'ONG. Parallèlement à la restriction de la liberté d'expression, le Maroc fait subir des «mauvais traitements parfois avec torture» aux migrants africains cherchant a regagner l'Europe et aux demandeurs d'asile, selon l'ONG. «Des femmes et des jeunes filles ont été victimes de discrimination dans l'application de la législation marocaine», conclut Amnesty International. Par ailleurs, deux Franco-Marocains, qui viennent d'être transférés en France pour y terminer leur peine, ont déposé deux plaintes contre l'Etat marocain pour «aveux extorqués sous la torture» lors de leur arrestation et leur garde à vue,a indiqué hier une ONG basée à Paris. «Ces plaintes ont été déposées mercredi dernier en France et visent des agents de la Gendarmerie royale et des responsables dans ce corps de sécurité et ailleurs», a affirmé une responsable à l'Action chrétienne pour l'abolition de la torture (ACAT), qui s'est constituée partie civile dans cette affaire. Pour Hélène Legeay, responsable des programmes Maghreb-Moyen-Orient à l'ACAT, l'enjeu de ces plaintes dépasse le cas des deux victimes et vise «tout le système tortionnaire marocain qui va être enfin mis sur la sellette».