Une ferme-pilote laitière de démonstration et de formation sera mise sur pied dans la région de Mekhancha (Guelma) à la faveur de la signature, hier, d'une convention d'assistance technique entre l'Algérie et les Pays-Bas. D'une durée de trois années renouvelable, cet accord vise à dynamiser la filière lait dans cette région, devenue un bassin laitier. En vertu de cet accord, les Néerlandais tenteront d'améliorer le niveau de technicité des éleveurs bovins laitiers et des techniciens ainsi que les conditions d'exploitation et de conduite d'élevage, à travers la mise en place de deux modèles de fermes, l'une familiale d'une capacité de 15 vaches laitières et l'autre de 60. Les experts néerlandais s'engagent aussi à la modernisation des fermes d'élevage bovin, le rationnement du cheptel afin d'atteindre des performances élevées et le transfert du savoir-faire dans le domaine. La participation financière algérienne s'élève à 167 millions de dinars contre 550 000 euros pour les Pays-Bas. La convention a été paraphée par le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Fodhil Ferroukhi, et l'ambassadeur du royaume des Pays-Bas à Alger, Francicus Gijsbertus, en présence du ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa. M. Gijsbertus a évoqué un «partenariat gagnant-gagnant» avec l'Algérie. De son côté, le ministre algérien a soutenu que le développement de la filière passe particulièrement par sa modernisation à travers le recours à l'expertise étrangère. Il a rappelé que la filière lait enregistre un certain dynamisme. Pour preuve, selon lui, l'Algérie a importé plus de 100 000 génisses durant les quatre dernières années et plus de 32 000 éleveurs sont liés par contrat avec les transformateurs, alors que le niveau de la collecte est passé de moins de 200 millions de litres en 2009 à plus de 700 millions/an de litres en 2012. Par ailleurs, M. Benaïssa a annoncé que l'Algérie importera des quantités importantes de viande congelée en prévision du mois de Ramadhan. Des opérateurs privés ont déjà importé de la viande fraîche sous vide, a-t-il précisé. Près de 12 000 têtes de bovins d'engraissement ont été aussi importés, d'après lui. Le ministre n'a évoqué ni le volume de ces importations ni leur prévenance ; il s'est contenté de dire qu'elles sont issues de «nombreux pays». Pour ce mois sacré, «il n'y aura pas de problème sur le marché», a tenté de rassurer le ministre.