C'est l'un des grands défis de Bouteflika II. Le président algérien avait promis, en plus de la construction d'un million de logements, la création de pas moins de deux millions de postes d'emplois d'ici à 2009. Qu'en est-il aujourd'hui ? Si l'on s'en tient aux statistiques officielles, la situation semble s'améliorer. Le taux de chômage en 2005 a atteint, selon l'Office national des statistiques (ONS), 15,3% de la population active contre 17,7% en 2004 et 23,7% en 2003. La population au chômage a ainsi, d'après l'office des statistiques, considérablement reculé, atteignant aujourd'hui près de 1,47 million de personnes sur une population active de 9,66 millions de personnes. Ceci confirme, d'après le ministère du Travail, la poursuite de la tendance baissière du taux de chômage observée pour la sixième année consécutive. Le département de Tayeb Louh prévoit de faire passer ce taux sous la barre de 10% en 2008. Les services de l'ONS précisent néanmoins que la part des chômeurs de moins de 30 ans a légèrement augmenté, atteignant près de 75% en 2005 contre 73% en 2004. A bien regarder la structure de l'emploi, il ressort une forte précarisation du salariat. Le nombre de salariés non permanents a ainsi augmenté de 85% en cinq ans, passant de 1,2 million de personnes en 2000 à 2,2 millions de personnes en 2005. Face à cette situation, beaucoup d'Algériens se tournent vers l'entreprenariat. L'effectif des employeurs et les indépendants est passé de 1,6 million en 2000 à 2,2 millions en 2005, soit une croissance de 35%. Même si les différents dispositifs pour la lutte contre le chômage n'ont pas eu les résultats espérés, le ministre du Travail rassure en disant que l'année 2006 sera marquée par une augmentation notable du nombre de salariés permanents de quelque 200 000 travailleurs, alors que le nombre des salariés non permanents et autres apprentis a progressé de 400 000 personnes. L'industrie et le BTPH ont, par ailleurs, enregistré, d'après la même source, une nette performance dans ce sens avec une part qui est passée de 26% en 2004 à 28% en 2005. Le point noir reste les dispositifs devant participer à la lutte contre le chômage. Alors que près de 216 000 chômeurs se sont présentés devant les guichets de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) depuis le lancement du dispositif de création d'activités pour les 35-50 ans en 2003, seulement 2142 entreprises ont vu le jour.