La connexion Internet fait des siennes sur tout le territoire de la wilaya de Béjaïa. Et elle ne fait pas grincer que les dents des usagers dans leurs domiciles. Parce que la connexion constitue leur principal outil de travail, les propriétaires des cybercafés pâtissent grandement des aléas d'un accès incertain et continuellement perturbé. A l'instar de leurs collègues des autres localités, qui sont plus ou moins à la même enseigne, les propriétaires de cybercafés en activité à Tazmalt, 85 km à l'extrême sud-ouest du chef lieu de la wilaya de Béjaïa, se plaignent de travailler au rythme lent de la connexion. Cette lenteur qui dure plombe la majorité de la cinquantaine de ces commerces qui sont aussi soumis à des coupures tout aussi contraignantes. «Nous avons eu à subir au moins deux coupures pendant le mois de ramadan dont une a duré de 14h jusqu'à 4h du matin, de quoi nous décourager» se plaint un propriétaire de cybercafé au centre ville de Tazmalt. «Mais ce n'est pas tant ces coupures qui nous exacerbent, notre calvaire, ajoute-t-il, est plutôt nourri par cette faible connexion qui soulève contre nous la colère de nos clients». «Nos clients ont beau changé de cyber, ils ne sont pas mieux servis. Le problème est le même partout» ajoute notre interlocuteur. Dans ces conditions, les usagers sont à plusieurs reprises accueillis par des pancartes à la mention repoussante, annonçant «Pas de connexion». Pris entre le marteau de leur clientèle insatisfaite et légitimement exigeante, et l'enclume de la connexion insatisfaisante, ces propriétaires ne trouvent pas des propos rassurants auprès de l'agence Actel d'Akbou, qui prend en charge la zone de Tazmalt. «C'est hors de notre volonté, nous répond-on souvent au niveau de l'Actel où parfois on nous dit ignorer l'origine de la panne» témoigne-t-on. La quasi majorité des cybercafés de Tazmalt, sinon la totalité, dispose d'un accès avec un mégabits. Un débit qui ne satisfait pas nos interlocuteurs. «J'ai déjà sollicité un débit doublé et comme réponse on m'a demandé de patienter le temps que soient lancées des lignes professionnelles spéciales cybercafés» affirme un gérant dont le cyber à Tazmalt a été recensé au début de l'année en cours par des agents d'Algérie Telecom pour les besoins, croit-il savoir, de la prochaine nouvelle dotation qui tarde à arriver. «Je n'y crois pas trop. Comment pourront-ils gérer des lignes plus performantes alors qu'ils ont de la peine à le faire avec celles qui sont actuellement en activité?» s'interroge, ironique, notre interlocuteur. En attendant les «lignes professionnelles», le bruit des groupes électrogènes rythme l'activité de quelques-uns de ces espaces à chaque fois qu'il faut faire face aussi aux coupures de courant électrique.