La situation des droits humains au Sahara occidental occupé sera l'une des principales questions débattues lors de la 24e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, qui s'est ouverte le 9 septembre à Genève. La délégation sahraouie représentant différentes organisations de défense des droits de l'homme part avec un rapport accablant sur les violations commises par le gouvernement marocain dans les territoires occupés. Le Maroc, qui compte présenter sa candidature pour accéder au Conseil des droits de l'homme, sera interpellé sur le dossier des disparitions forcées. Un rapport élaboré par l'Association des familles de prisonniers et disparus sahraouis (Afapredesa) en collaboration avec une équipe d'investigation médico-légale du laboratoire génétique de l'université du Pays basque (Espagne), portant sur une fosse commune des premiers Sahraouis disparus sera présenté, aujourd'hui, devant l'assemblée générale du Conseil des droits de l'homme. La fosse commune, où une dizaine de Sahraouis étaient enterrés, a été découverte dans la région de Samra, entre Mehiris et Amgala, en juin dernier, par des bergers sahraouis. Alertée, l'Afapredesa a pu identifier des victimes grâce au concours des experts du Pays basque. Il s'agit de l'exécution extrajudiciaire, en 1976, de personnes qui n'étaient pourtant pas impliquées militairement ni politiquement dans le conflit sahraoui, souligne le rapport. «Une des choses qui m'a beaucoup tourmenté et qui a laissé une blessure qui n'a pas encore cicatrisée c'est l'innocence de mon père. Il n'était pas militaire et n'appartenait pas à une cellule politique, c'était un simple civil qui menait sa vie quotidienne comme le reste des gens», témoigne Mahyub Mohamed Mulud Lamin Maimum dans le rapport. La question des disparitions forcées est le cheval de bataille des militants sahraouis. Selon les ONG des droits de l'homme, plus de 400 Sahraouis sont portés disparus suite aux bombardements de l'aviation marocaine durant la période de 1975 à 1977. Les militants sahraouis des droits de l'homme exigent une enquête indépendante, surtout que d'autres fosses communes se trouvent dans la partie occupée du Sahara occidental. Pour l'Afapredesa, «la vérité autour de la question des disparus contribue à la recherche d'une solution politique au conflit sahraoui, qui se fonde aussi sur le respect des droits de l'homme».