Les conditions de vie dans le bidonville sont déplorables. A la cité Dussolier dans la commune de Bourouba, un bidonville érigé sur un flanc de colline, abrite une cinquantaine de familles. En dépit de la dangerosité du lieu, qui présente tous les signes avant-coureurs d'un glissement de terrain, les habitants continuent à y vivrent. Le bidonville se trouve derrière l'usine de papier Sonic et occupe quelque 1500 m2 de surface. En se rapprochant du site, le visiteur est surpris par l'ampleur de la misère qui sévit. On entend ici et là les rires d'enfants qui soulèvent la poussière des allées en courant vers nous. «Vous êtes venus pour nous reloger ?», nous interroge une écolière d'à peine six ans, suivie par une ribambelle d'enfants qui en font de même. Ici tout le monde est sur le qui-vive, on attend d'un jour à l'autre le relogement promis par les pouvoirs publics. Dans cet intervalle de temps, qui s'allonge sous l'effet de l'expectative pour prendre des allures d'éternité, les occupants du bidonville doivent supporter encore des conditions de vie lamentables. Les baraques qui se juxtaposent l'unes devant l'autre forment une véritable favela, avec des mansardes suspendues dangereusement à la montagne. Pour rejoindre leurs baraques en bas de la colline, les occupants ont construit des escaliers de fortune, qui à la moindre chute de pluie, aussi fugace soit-t-elle, peuvent cédés. «On vit la peur au ventre», affirment les occupants. Outre cette configuration périlleuse, le bidonville est mitoyen d'un entrepôt où l'on emmagasine du tabac à priser. «L'odeur est insupportable», fulminent les habitants. Et de poursuivre : «Nos enfants ont tous contracté des maladies respiratoires. Ils se frottent les yeux et les narines à longueur de journée, même les adultes ne supportent pas les émanations qui s'échappent de l'entrepôt.» Le bidonville, qui n'est raccordé ni au réseau de l'assainissement ni à celui de l'eau potable, est occupé pourtant par ces familles qui doivent en plus faire attention en permanence aux serpents, car il en existe beaucoup. «Avant la tombée de la nuit, je dois asperger le pourtour de la maison avec du mazout, ça éloigne les serpents», explique un habitant. En effet, le bidonville est infesté de serpents qui se dissimulent dans les moindres recoins du site. «Il ne se passe un jour sans que l'on en attrape quelque-uns», affirment les habitants, qui rapportent par ailleurs, plusieurs cas de morsures. «Des habitants ont été mordus par ces reptiles, fort heureusement il n'y a pas eu de décès», diront les occupants. Les conditions de vie de ces citoyens sont déplorables, ils attendent cependant une issue heureuse à leur situation. D'autant plus qu'ils sont en conformité avec les orientations de la wilaya. «Nous avons été recensés par les services de l'APC, nous sommes en conformité avec les conditions exigées par la wilaya», concluent-t-ils.