Les menaces sur l'environnement ont eu des conséquences dans cette zone, où certaines espèces ont disparu ces dernières années. Pour protéger la richesse de son écosystème et la biodiversité qui caractérise son espace s'étendant sur plusieurs hectares, le parc national de Taza a aussi la responsabilité de la protection et du dénombrement des espèces d'oiseaux. Depuis prés de vingt ans, cette mission est dévolue aux scientifiques de ce parc sur tout le territoire de la wilaya de Jijel. Dés 1992, et dans le sillage de la formation assurée par la conservation des forêts à des équipes initiées à cette opération, le premier groupe d'observateurs s'est lancé dans le suivi et le recensement de ces oiseaux. Dans un fascicule édité par ce parc, l'on précise que cette action fait partie d'une opération internationale prescrite dans la convention RAMSAR, visant à la protection des oiseaux migrateurs. Les inventaires opérés sont joints aux comptages nationaux du bureau RAMSAR, afin de permettre au bureau international de donner l'évaluation de ces populations et des différents écosystèmes des zones humides, dans le but d'assurer la protection de ce patrimoine. Si en 1992, la campagne de comptage a démarré dans quatre sites, elle en concerne 20, aujourd'hui. Le site de Beni Belaid est de loin le plus riche en oiseaux, avec plus de 52 espèces. Viennent ensuite les sites d'El Kennar et de Taher avec plus de 40 espèces. Au total, ce sont plus de 61 espèces de différents oiseaux migrateurs d'eau et marins, dont certaines sont protégées, qui sont recensées. Parmi les oiseaux remarquables, l'on cite les poules sultanes, qui, même si elles sont menacées, connaissent une multiplication ces dernières années, alors que depuis une quinzaine d'années, on ne recensait au maximum que 4 à 6 individus. On note aussi une disparition des oies cendrées depuis sept ans, pendant que les poules d'eau sont de retour en nombre important ces quatre dernières années. Les oiseaux marins, qui ont fait l'objet d'un suivi particulier au niveau de la zone ouest de la wilaya de Jijel, sont, d'après les derniers travaux, au nombre de 23 espèces. Dans un futur proche, il est prévu d'associer les passionnés et les défenseurs de la nature à l'effort de protection de ces espèces qui font la richesse d'un écosystème «unique, fragile et vulnérable». Il y a lieu de rappeler que les chefs de groupe des opérations de dénombrement du mois de janvier prochain se sont réunis dans un conclave national les 23 et 24 du mois en cours, au parc national de Taza pour faire le point sur cette action. Certains ont, cependant, déploré le coté théorique de ce rassemblement, qui, selon eux, doit faire l'objet de sorties pratiques sur le terrain pour assurer sa réussite.