Un grand astiste plasticien vient de nous quitter brutalement en cette fin d'année 2013 dans la plus grande discrétion. Ainsi disparaissent nos artistes les uns après les autres dans l'indifférence la plus totale. Né à Amizour, dans la wilaya de Béjaïa il y a un peu plus de cinquante ans, Hakim Abbaci est un artiste diplômé de l'Ecole des beaux-arts, auteur de plusieurs œuvres et qui compte de nombreuses expositions en Algérie, mais aussi à l'étranger, essentiellement en Italie. Il a étudié la peinture à l'Académie des beaux-arts de Rome et est titulaire d'un master en conservation du patrimoine de l'Institut d'art et de restauration de Florence. Pour l'artiste-peintre Hakim Abbaci, l'expression plastique passe par «le geste, la spontanéité et le recours à la matière». En effet, en tant que «peintre informel», ayant recours à la spontanéité comme vecteur créateur, c'est le subconscient, indique-t-il, qui dirige le pinceau. «Ma peinture revendique une appartenance identitaire que je veux rendre universelle», déclare l'artiste (journal L'Expression du 30/10/2001). Je connaissais Hakim Abbaci de réputation, mais c'est en 2008 que j'ai eu le plaisir et le privilège de faire sa connaissance alors que j'étais chef du département des classes préparatoires intégrées à l'EPAU et que je recherchais des enseignants de l'Ecole des beaux-arts pour prendre en charge l'enseignement de la matière dessin et arts graphiques, nouvellement introduite dans le cursus des enseignements à l'occasion de la réforme. C'était un homme discret et réservé, d'une grande modestie, comme le sont généralement les artistes (les vrais bien sûr), courtois et affable, curieux de la vie et du monde, ouvert d'esprit et doté d'une sensibilité à fleur de peau qui transparaissait d'ailleurs dans son regard… Je me rappelle de sa silhouette longiligne qu'il promenait régulièrement les mercredis après-midi à travers les allées de l'EPAU, ainsi que de nos échanges aux abords de la cafétéria, en compagnie de ses complices de l'Ensba : Fateh Chergou et Akli Madoune. Son intérêt pour l'enseignement de l'architecture était tel qu'il caressait l'espoir de rejoindre un jour l'EPAU en tant qu'enseignant permanent, mais hélas le destin ne lui a pas laissé le temps de réaliser son projet. Adieu Hakim, repose en paix, tu nous manqueras beaucoup mais tu manqueras surtout à tes étudiants que tu quittes en plein milieu d'année et que tu laisses orphelins de ton savoir et de ton talent. Adieu l'artiste, nous ne manquerons pas de te rejoindre un jour…