Les personnels de certains secteurs économiques représentés par des sections syndicales de l'UGTA, vont se joindre à ce mouvement de protestation sous forme de collectifs de travailleurs. A l'approche de la tripartite sociale fixée pour le 23 février, le front social bouillonne. Cinq syndicats autonomes – le ClA, le Satef, le Syndicat des corps communs, celui des travailleurs de la formation professionnelle et celui de l'enseignement primaire – observeront une journée de grève le jour de la tripartite. Les travailleurs de certains secteurs économiques, représentés par des sections syndicales de l'UGTA, vont se joindre à ce mouvement de protestation sous forme de collectifs de travailleurs. Jusque-là, Idir Achour, porte-parole du CLA, n'a pas souhaité donner de plus amples précisions sur les sections UGTA concernées «pour épargner à leurs représentants syndicaux des pressions qu'ils pourraient subir par la centrale syndicale». L'adhésion reste ouverte à d'autres syndicats qui se reconnaissent dans les revendications de ce collectif. La prochaine tripartite (gouvernement-patronat-UGTA) examinera cinq dossiers, dont la relance de l'économie nationale, notamment par l'encouragement de la production locale, et le pacte économique et social de croissance. C'est Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale, qui l'a déclaré à l'occasion de l'installation de la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières (FNTIEG). A propos de l'article 87 bis, Sidi Saïd annonce la poursuite des consultations. L'UGTA demeure la seule organisation professionnelle qui représentera officiellement les travailleurs lors de ce rendez-vous tant attendu. Après avoir été annoncée pour fin 2013 puis janvier 2014, la date de la tripartie est fixée pour le 23 février. Cette dernière intervient à la veille de la célébration d'un double anniversaire : la nationalisation des hydrocarbures le 24 février 1971 et la création de l'UGTA en 1956. Par leur action de protestation, les syndicats autonomes veulent dénoncer le mutisme des pouvoirs publics face à leur exclusion des grands rendez-vous où les participants auront à discuter et à décider du sort des milliers de travailleurs que ces syndicats représentent. Ces derniers exigent, à l'occasion de la tenue de la tripartite sociale, la suppression de l'article 87 bis du code du travail. L'article en question détermine le salaire national minimum garanti (SNMG). Le SNMG, tel qu'il est appliqué actuellement, englobe le salaire de base, les différentes primes ainsi que les indemnités. Les syndicats protestent et appellent à la mise en place d'une politique salariale indexée en fonction du pouvoir d'achat. Soit un SNMG de 45 000 DA, calculé en s'appuyant sur le salaire de base et non pas le salaire brut. Les syndicats autonomes réclament avec insistance la suppression de toute forme d'emploi précaire (ANEM, pré-emploi, filet social). Ils appellent par la même à l'intégration de tous les travailleurs contractuels. Le dernier point soulevé est la décentralisation du Fonds national des péréquations des œuvres sociales (FNPOS) en fonction des secteurs. Le FNPOS, alimenté par les cotisations des travailleurs à hauteur de 0,5% de l'argent des œuvres sociales, sert à financer l'acquisition de logements à caractère social en faveur des travailleurs salariés. L'action des syndicats autonomes intervient au moment où le front social est en effervescence, notamment dans le secteur de l'éducation. Les conséquences de l'exclusion des syndicats représentatifs sont très visibles sur le terrain. La demande de la révision du statut particulier des travailleurs de l'éducation est l'une des conséquences de cette exclusion des syndicats lors de son élaboration. Ce qui a contraint la direction générale de la Fonction publique à procéder par dérogation pour apaiser un tant soit peu la colère des travailleurs de l'éducation.