Les leaders des cinq partis politiques et les personnalités nationales, ayant organisé le sit-in contre la présidentielle du 17 avril prochain, ont vivement condamné la répression policière qui s'est abattue sur eux. Les cinq leaders de formations politiques, notamment Abderrazak Makri du MSP, Mohcine Belabbas du RCD, Mohamed Douibi d'Ennahda, auxquels se sont joints le FJD de Abdallah Djaballah, Soufiane Djilali de Jil Jadid, Ahmed Benbitour ainsi que Mohand-Tahar Yala, qui se sont retirés de la course à la présidentielle, ont déploré, hier dans un communiqué rendu public à l'issue du rassemblement empêché, «le jeu malsain du pouvoir et le recours à la force pour empêcher les citoyens de s'exprimer librement». Ils ont qualifié le traitement qui leur a été réservés de «honteux» et de «scandaleux». «Pour cette première action, nous avons décidé de la limiter aux directions et à quelques cadres des partis, nous n'avons pas appelé à un rassemblement et nous avons informé les pouvoirs publics de notre action. Nous ne comprenons pas alors pourquoi autant de policiers. Le pouvoir veut-il rendre visible notre manifestation», se demandent les représentants de la coordination. «Le pouvoir veut tuer dans l'œuf toute volonté d'expression, pourtant garantie par la Constitution. La notion de fermeture et de blocage est apparemment ancrée dans les mentalités de nos dirigeants», dénoncent les initiateurs de cette action en faveur du boycott. La coordination nationale pour le boycott refuse d'abdiquer. Elle envisage de tenir d'autres rassemblements pour briser le mur de la peur. «Par cette action, nous avons réussi à pousser le régime à se dévoiler et nous avons trouvé que les forces politiques peuvent se mettre en action dans l'union et l'action pour discréditer et disqualifier la mascarade en cours», soutiennent les initiateurs du boycott qui continueront à dire «non au coup d'Etat» des partisans du 4e mandat. La coordination, qui s'est réunie hier, a en effet décidé d'occuper le terrain de manière pacifique. Elle maintient ainsi le meeting du 21 mars à la salle Harcha. «Nous attendons une autorisation des autorités, si on ne nous l'accorde pas, nous déciderons alors de la démarche à suivre», lit-on dans le communiqué. Les boycotteurs renouvellent, encore une fois, leur appel aux candidats en lice à se retirer de cette «farce électorale» dont le résultat est connu d'avance au vu du parti pris de l'administration et des différentes institutions en faveur du Président-candidat. Pour la coordination, la participation à ce scrutin n'est qu'«une caution à un processus porteur d'un danger imminent pour les intérêts et la stabilité du pays». Les boycotteurs du scrutin présidentiel comptent tracer «une feuille de route pour une campagne à travers toutes les wilayas du pays afin d'appeler le peuple à boycotter massivement ces élections qui consacrent la médiocrité, la fraude et la corruption» et à contribuer «activement» à un changement pacifique.