MERCREDI 19 & JEUDI 20 MARS. Béjaïa. A 14h et 17h. D'abord une idée de Leonardo DiCaprio. Puis une caméra de Martin Scorsese. Enfin un film bipolaire. De quoi parle The Aviator ? D'un cas de force majeure, d'un milliardaire en culotte courte (dixit les Autres) qui rêve de se hisser là où personne n'a jamais mis les pieds. Il se nomme Howard Hughes et tout le monde le connaît. Même ceux qui sont nés après sa mort. Il a conquis tout Hollywood, embrassé les plus belles actrices, s'est entiché lourdement de Katherine Hepburn et d'Ava Gardner, a construit des prototypes d'avion encore utilisés de nos jours, a permis que toutes les catégories sociales utilisent les transports aériens et a fini comme un ermite, malingre, rongé aux os, errant dans sa chambre d'un hôtel miteux. Le gars souffre de TOC (Troubles obsessionnels compulsifs) et ça va lui pourrir la vie. Toujours être «clean», toujours être propre sur lui-même, faut que ça brille, faut que ça soit mieux que les autres. Et là, Scorsese tient sa piste. Comment filmer un marginal toujours en avance sur son temps ? En cherchant là où ça fait mal… dans ses origines les plus reculées… dans son enfance. Dès la séquence d'ouverture, on y voit Hughes Petiot en compagnie de sa mère qui le savonne, tout en lui épelant le mot «quarantaine», tout en lui conseillant de faire attention aux maladies les plus coriaces, d'être «toujours à l'abri». Le film prendra alors un chemin de traverse plus glauque où le cinéma sera cet abri tant recherché de Hughes quitte à l'isoler du reste du monde. A la Cinémathèque.