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Modestie et savoir : Deux facteurs-clés de succès économiques
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Publié dans El Watan le 14 - 04 - 2014

Le monde des affaires et les méthodologies de conception et d'exécution des politiques économiques sont éminemment complexes. La sociologie politique des pays est très peu codée. Nous disposons de très peu de schémas conceptuels qui nous expliquent pourquoi certains politiciens dans des cas rares produisent des politiques économiques qui développent des pays. Techniquement, les questions de développement sont maîtrisables dans la plupart des pays. Mais hélas ! Un grand économiste américain déclarait à juste titre, après trente ans de recherche sur le phénomène du sous-développement : «J'ai abandonné mes recherches sur le sujet parce que je suis arrivé à la conclusion que le problème du développement est à 99% politique».
Certes, il est difficile de prouver ou de réfuter qu'un tel pourcentage soit proche du réel. Mais force est de constater que dans les pays en voie de développement, l'intrusion du politique dans les sphères économiques et managériales est plus prévalent et souvent il serait la cause de sérieux dérapages. Mais si la clé est dans le champ politique, alors que faut-il faire ou souhaiter ? Ceci n'invalide pas la nécessité de disposer d'équipes d'économistes compétents et expérimentés. Mais il faut comprendre qu'ils ne produiront aucun résultat dès lors que le champ politique est miné par des divisions, des décisions intempestives, une forte centralisation et l'absence totale d'une vision. Un grand consensus des élites intellectuelles est une condition nécessaire, indispensable mais non suffisante. Une trop grande division des élites économiques procurerait aux décideurs la justification qu'ils peuvent prendre n'importe quelle décision et l'adosseraient aux propos d'un groupe qui serait proche de leur position.
Décision économique et modestie
Le management des entreprises de classe mondiale et la conduite des politiques économiques des pays à succès commencent à nous donner quelques pistes intéressantes sur les causes des succès. On enseigne, à juste titre, à nos étudiants en management d'analyser beaucoup plus les succès que les échecs ; et ce, à juste titre. Les succès des entreprises et des pays sont en grande partie transférables (les bonnes pratiques) ; disons à 80%. Par exemple, l'Inde et la Chine ont misé plus sur les cerveaux humains que les infrastructures. Ceci a contribué grandement à leur réussite. Nous avons voulu décoller avec un retard en matière de qualité des qualifications humaines. Aucun pays n'a jamais réussi ce pari. Par contre, analyser les échecs est peu utile car leur nombre possible est astronomique.
Dans une conférence au profit des chefs d'entreprise, un économiste m'interpellait en me disant : «Vous avez à juste titre évoqué quelques réalisations de notre pays et une dizaine d'erreurs que l'on ne va plus commettre. Nous allons donc nous en sortir.» Je rétorquais calmement : «Nous pouvons éviter ces erreurs, mais il y a des milliers d'autres possibles, s'il nous faut les faire toutes nous sommes partis pour des siècles de stagnation.» Apprendre par le succès d'autrui a montré ses vertus au Japon, en Malaisie, en Corée et ailleurs.
Par ailleurs, aucun pays n'a réussi parce qu'il a analysé ses propres erreurs ou ceux d'autrui pour ne pas les refaire. La complexité des phénomènes du développement exige une grande modestie de la part des décideurs. C'est une des caractéristiques des pays à succès. Si on veut transposer les facteurs-clés de succès de haut niveau, cet élément constituerait probablement un pilier des meilleures pratiques. Les décideurs coréens consultent très intensément leur fameux think tank, «L'institut coréen de développement». Ce dernier associe à ses réflexions toutes les forces vives de la nation (syndicats, patronats, ONG, centres de recherches, simples citoyens, etc.).
Toute l'intelligence d'un peuple serait interpellée par le processus décisionnel. Mahatir, le père du développement de la Malaisie, s'entourait de conseillers chinois de très haut niveau et faisait intervenir l'institut de stratégie de Malaisie ainsi que l'intelligence de tout son peuple. Nous reviendrons en détail sur le mode de fonctionnement de la «sociologie politique chinoise». Les gens découvriraient que parallèlement à une dictature politique féroce, il y a un minimum de démocratie économique et des principes fondateurs qui permettent à l'économie de fonctionner efficacement. Là aussi, l'ensemble de l'intelligence chinoise est interpellée. La Chine vient de lancer un appel à idée par Internet à tous les citoyens pour donner des indications sur comment réduire l'exode rural.
Quelques indices d'efficacité
Réfléchissons un instant aux premiers indices de développement efficace qu'il faut créer. Le repère fondamental qui fournit des indications précieuses sur le niveau de contribution des citoyens consiste à décortiquer le processus de décision. Prenons le cas du futur plan quinquennal national 2015-2019. Il est en voie d'élaboration. Mais tentons les questions suivantes : qui fournit les grandes directives ? Qui prend les décisions finales ? Qui sont les concepteurs de ce plan ? Quelles sont les personnes et les institutions qui sont consultées ? Nous avons ici un échantillon de questions auxquelles personne n'a de réponses. Le niveau de concertation et de mobilisation de l'intelligence nationale est dérisoire. Comment un pays qui utilise quelques dizaines de cerveaux peut-il battre un autre qui mobilise des centaines de millions. Un second indicateur de la maturité politique d'un pays concerne le niveau de décentralisation des décisions économiques. Nous avons là une tendance lourde mondiale.
Les nations modernes incitent leurs citoyens à concevoir des plans de développement locaux et régionaux en harmonie avec la vision et le développement national. Dès lors que l'on considère les élus et les compétences locales comme incapables de se prendre en charge, ils vont agir comme tel. Il y a une contradiction entre les assertions de plusieurs responsables. Ils considèrent qu'on a bien formé des centaines de milliers de compétences nationales, mais ils préfèrent une centralisation excessive. Cette dernière ne se justifie que si en bas de l'échelle nous avons des citoyens insuffisamment qualifiés. A ce moment-là, il faut les recycler puis décentraliser à grande échelle.
Les responsables efficaces savent qu'il faut mobiliser toute l'intelligence individuelle et institutionnelle pour développer les alternatives, faire des choix et planifier une exécution efficiente. Ils sont modestes. Ils mettent toutes les chances de leur côté pour prendre les décisions qui développent un pays. Ils s'entourent de gens plus compétents qu'eux (dans leur domaine) et les encouragent à se concerter avec un maximum de personnes. Ils se rendent presque inutiles. Ce sont des leaders qui stimulent les meilleurs à s'inspirer de tout ce qui est utile. Ils ne centralisent pas. Ils font confiance mais contrôlent et évaluent. Ils ne bloquent pas. Ils préfèrent emballer la machine plutôt que de la gripper.


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