Une initiative-pilote est menée à Oran, en vue de la prochaine mise en place d'une cellule multisectorielle dédiée à la lutte contre la violence à l'égard des femmes, a-t-on appris dimanche lors d'une rencontre consacrée à la stratégie nationale élaborée dans ce domaine. Cette cellule consistera en une commission de wilaya regroupant l'ensemble des acteurs institutionnels et associatifs, dans le but de consolider les dispositifs préventifs et la protection des femmes et des personnes vulnérables, a précisé Mme Nassima Tabet, cadre à la direction de l'Action sociale (DAS). Intervenant lors de cette manifestation de sensibilisation coïncidant avec la Journée internationale de la Femme, Mme Tabet a indiqué que l'action ciblée s'inscrit dans le sillage d'une expérience lancée par la DAS d'Oran en 2009, date de l'installation d'un premier réseau spécifique. Ce réseau s'appuie sur différentes cellules d'écoute psychologique opérationnelles au siège de la DAS et des cellules de proximité ouvertes au niveau des 26 communes de la wilaya, a-t-elle expliqué, soulignant la contribution des directions de la Santé et de l'Education, de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales, ainsi que du mouvement associatif. Le travail en réseau a permis de renforcer les canaux de communication entre ces différents acteurs sociaux, donnant lieu à une amélioration sensible des délais d'orientation et de prise en charge des personnes en difficulté, a observé Mme Tabet. La stratégie nationale de lutte contre la violence envers les femmes a été présentée par Mme Fatma Boufenik, membre fondatrice de l'association des Femmes algériennes revendiquant leurs droits (FARD), initiatrice de cette rencontre. L'Etat algérien a ratifié la plupart des conventions internationales visant le respect des droits de l'Homme en général et ceux des femmes en particulier, a rappelé Mme Boufenik, ajoutant que cet engagement est axé sur les principes d'égalité entre les deux sexes, de consécration et de préservation de la dignité des femmes et d'élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à l'encontre de celles-ci. La stratégie nationale de lutte contre la violence envers les femmes, élaborée dès 2007, fait suite à un long processus d'études et de concertation avec tous les secteurs gouvernementaux, groupes et organisations de la société civile impliqués, a-t-elle expliqué, précisant que ce programme est mis en œuvre par le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille. La mise en place des moyens spécifiques pour lutter contre toutes les violences du genre, la sensibilisation de la société, l'intégration socioéconomique des femmes qui échappent à la violence et l'élimination de toutes les formes de discrimination figurent parmi les principaux objectifs de la stratégie nationale, a-t-elle résumé. S'agissant du travail en réseau, il a pour avantage de produire des indicateurs pertinents et utiles aux partenaires pour mesurer, analyser et assurer le suivi du phénomène de la violence à l'égard des femmes, a fait valoir Mme Boufenik lors de cette rencontre animée à la Maison de jeunes de Haï Seddikia (USTO), avec la participation de cadres de la Gendarmerie nationale .