Les opérations de démolition en fin de compte n'ont pas concerné l'ensemble des constructions illicites. Tout fonctionne au gré des décideurs locaux. Les exemples ne manquent pas à Cherchell et Tipasa, deux localités côtières. Les citoyens s'interrogent sur le laxisme des personnes censées faire appliquer les lois de la République. Les tissus urbains se défigurent dans cette wilaya dans l'indifférence totale, au moment où les pouvoirs publics ne cessent de multiplier les discours relatifs au strict respect des lois de l'urbanisme et de l'esthétique de l'architecture. Le chef de daïra de Cherchell, en réponse à une question relative à la multiplication effrayante des constructions illicites sur le territoire de l'APC de Cherchell, n'a pas trouvé mieux que d'affirmer : «Vous ne voyez les constructions illicites que dans cette ville.» Selon une enquête, la Subdivision de l'urbanisme, de la construction et de l'habitat de la daïra de Cherchell (SUCH) avait établi des procès-verbaux en mai 2013 sur les constructions illicites érigées dans la banlieue ouest, à proximité des établissements scolaires et des logements promotionnels EPLF. Des lots de terrain avaient été vendus à des personnes sans aucun document règlementaire. Ces acquéreurs ont alors commencé à construire sans autorisation. Conformément à la réquisition établie par le P/APC en date du 30 mai 2013 sous la référence n°245/2013, les éléments de la sûreté nationale de Cherchell se sont rendus sur les lieux pour assurer la sécurité lors de l'opération de démolition. Le tribunal a été informé. Mais le plus grave, c'est la fuite en avant des responsables de l'APC et de l'autorité de daïra face l'application de la loi. Dans plusieurs sites, les pouvoirs publics se sont «acharnés» pour démolir des habitations illicites de type R+2, malheureusement les opérations sont restées inachevées. La politique du deux poids, deux mesures se perpétue. Dans la commune de Cherchell, les responsables de certaines institutions (sécuritaires et judiciaires) continuent à s'interroger sur cette situation qui est à l'origine de moult problèmes. Mais quand est-ce que les textes de loi seront-ils appliqués pour l'intérêt de la collectivité ? Ces indus acquéreurs continuent leurs travaux pour achever leurs constructions illicites grâce à la complicité intrigante de certains responsables locaux.