La conférence nationale de transition, devant être organisée le 10 juin prochain, n'est que le début d'un processus. Ce rendez-vous préparé par la Coordination pour la liberté et la transition démocratique (CLTD) devrait être suivi de nouvelles conférences afin d'approfondir cette démarche qualifiée de «solution idoine à l'impasse politique actuelle». «C'est une conférence préliminaire qui se tiendra uniquement avec la présence des représentants de l'opposition. Il y en aura d'autres auxquelles seront conviés aussi les gens du pouvoir», explique Ouamar Saoudi, cadre dirigeant du RCD et membre de la commission préparatoire de cette conférence nationale de transition. Intervenant lors d'une conférence-débat organisée hier au niveau du bureau régional d'Alger du RCD, il précise que l'objectif de cette première conférence est «d'adopter une plateforme commune qui sera le cadre de dialogue qui s'imposera à toutes les parties». «Il n'y a aucune place à l'exclusion. Nous n'avons aucun préalable ni préjugé. L'essentiel est d'aller vers une période de transition», souligne Ouamar Saoudi en réponse aux interrogations des militants de son parti, concernant la participation des responsables du pouvoir et des anciens dirigeants du FIS à cette initiative. Selon lui, l'exclusion ne mène à aucun débouché. «La période de transition ne devra pas dépasser deux ans. Une fois les règles générales établies et acceptées par tout le monde, toutes les composantes de la classe politique seront libres d'activer, y compris les anciens dirigeants du FIS s'ils souhaitent lancer de nouveaux partis», explique-t-il. Pour la CLTD, qui vient de rendre public le projet de sa plateforme de transition, le plus important est de s'entendre sur les principaux objectifs. «La réussite de la transition dépend d'un certain nombre de mécanismes. Il faut d'abord mettre en place un gouvernement consensuel qui sera composé de personnalités nationales, installer une instance permanente pour l'organisation des processus électoraux et engager un débat franc sur des questions sociétales, dont la corruption et l'impunité…», indique, pour sa part, Hakim Saheb, juriste et membre de la direction du RCD. Citant des exemples de transitions politiques faites en Amérique latine, en Europe de l'Est et en Tunisie, il affirme que cette démarche s'impose à l'Algérie qui «est dans une impasse». «On est arrivé à la fin d'un cycle. Après la présidentielle et ses résultats, nous sommes face à un véritable danger. Le système constitue une véritable menace pour le pays. Il y a un sentiment de défiance et les citoyens ne se reconnaissent plus dans les institutions actuelles», soutient Hakim Saheb. Comment éviter d'autres dérives au pays ? Le responsable du RCD rétorque : «Nous avons besoin d'un espace ordonné pour aller vers une transition, y compris avec la participation des responsables du pouvoir.» Cependant pour imposer cette démarche, ajoute-t-il, il faut d'abord constituer un rapport de forces. «Il va falloir créer un rapport de forces au sein de cette coordination. Afin d'y arriver, on doit établir des passerelles entre les différentes sensibilités», plaide-t-il, en appelant à se débarrasser des vieux litiges qui ne font que renforcer la division au sein de la classe politique, dont le seul gagnant est le régime en place. «Le plus important est l'entente sur les principes cardinaux, en l'occurrence la démocratie, l'alternance au pouvoir et le respect des principes de la déclaration du 1er Novembre», indique-t-il.