La mauvaise prise en charge des diabétiques est due au manque de structures médicales spécialisées dans le domaine. Les diabétiques en Algérie ne sont pas sérieusement pris en charge», a estimé Dr Saadouni du service de la médecine interne à l'hôpital de Thénia lors d'une rencontre scientifique et de sensibilisation sur le diabète et le ramadhan organisée par l'association de wilaya des diabétiques. Dr Saadouni souligne que les personnes subissant des pressions et le stress dans leur vie quotidienne risquent facilement d'être atteintes par le diabète. Les participants à cette journée sont tous unanimes à dire que la question du jeûne ou non des diabétiques doit être prise en concertation avec les médecins traitants. Pour l'intervenante, la mauvaise prise en charge de cette catégorie de malades est due au manque de structures spécialisées. Selon elle, la wilaya compte plus de 7000 personnes atteintes de cette maladie chronique. «Nous avons constaté que le risque lié à l'hypoglycémie ou/et l'hyperglycémie a augmenté chez des personnes que nous avons reçues notamment après le séisme de 2003 en raison de stress provoqué par la catastrophe naturelle», a-t-elle indiqué. Le président de l'association des diabétiques, M.Mokri, lui, a déploré les retards enregistrés pour la réouverture de la Maison des diabétiques de Boudouaou dotée d'équipements d'une valeur de 600 millions de dinars. Intervenant dans ce sens, Dr Abidi dit n'avoir constaté aucune amélioration au service de rééducation de la même localité, avant de se demander sur les raisons de la fermeture de celui se trouvant à la cité du 11 décembre, dans la commune de Boumerdès. «Les diabétiques sont en détresse, il faut le dire. Ils trouvent d'énormes difficultés pour prendre un rendez-vous tous les trois mois. Pis encore, les analyses de l'hémoglobine glyquée (HBAC) ne sont pas assurées au niveau des hôpitaux en raison de l'absence de réactifs», a-t-il encore regretté avant de relever l'absence d'une politique de dépistage du diabète au niveau national. Selon lui, c'est le dépistage qui pourrait éviter la propagation du diabète parmi la population. M.Ouziriate, inspecteur au ministère de la santé a, lui, plaidé pour la mise en place d'un plan de pris en charge de la maladie au niveau local qui implique tous les acteurs pour l'intérêt du patient. «Les potentialités humaines et infrastructurelles dont dispose cette wilaya sont sous exploitées», a-t-il noté, avant de regretter l'absence du glucagon, une substance qui pourrait sauver des centaines de malades au niveau des structures de soins. Pour le président de l'association Algérienne de médecine générale, Dr Tafati, le diabète est une maladie qui tue silencieusement en raison de ses complications qui entraînent parfois l'insuffisance rénale, la dégradation de la rétine et l'hypertension artérielle (HTA). Pour limiter l'effet de la maladie, il préconise une meilleure éducation thérapeutique aux malades et une formation médicale continue pour le médecin généraliste. Car, ce dernier est le premier qui ausculte le diabétique avant de l'orienter vers un médecin spécialiste.