Plusieurs syndicats du secteur de la santé avertissent : la rentrée sociale sera mouvementée. Ils expriment leur non-satisfaction face au silence du ministère de la Santé quant à leurs revendications qui sont toujours en suspens. Les syndicats annoncent la tenue de leurs conseils nationaux à la rentrée. Les sages-femmes, les paramédicaux, les anesthésistes, les médecins spécialistes et les praticiens de santé publique veulent protester. Lyès Merabet, président du Syndicat des praticiens de santé publique (SNPSP), indique : «Plusieurs négociations et audiences ont été menées avec le ministère de la Santé. Nos revendications socioprofessionnelles devaient être respectées, malheureusement ce n'est pas le cas.» Le syndicaliste affirme qu'aucune décision n'a été concrétisée pour mettre fin aux lourds problèmes posés, à savoir le fonctionnement des unités de soins jusqu'à 20h, la révision du statut particulier et du régime indemnitaire… Le président du SNPSP a souligné que le conseil national ordinaire, prévu à la prochaine rentrée sociale, sera consacré à l'évaluation objective et responsable de l'état d'avancement dans la prise en charge de la plateforme nationale des revendications. Ajoutant que des grèves sont prévues, si le gouvernement ne répond pas à leurs exigences. Le Syndicat des paramédicaux (SAP), reçu hier au ministère, n'exclut pas, lui non plus, la possibilité de plonger dans la grève au vu des revendications qui n'ont pas été réglées après la tenue de son conseil national. «Un retard lourd marque le traitement des problèmes de plusieurs secteurs sanitaires. On sent une bonne volonté de la part des autorités concernées, mais jusqu'à aujourd'hui rien n'a été mis en œuvre», explique Lounès Ghachi du SAP. Il ajoute : «Le ministre de la Santé donne des instructions concernant nos revendications, mais rien n'est appliqué sur le terrain. Les choses traînent ! Si nos exigences ne sont pas respectées d'ici la rentrée, le conseil national de notre syndicat décidera d'une grève.» Le syndicat national des sages-femmes (SNSF), qui relève de la fédération de la santé/UGTA, menace aussi de paralyser les hôpitaux, même si un conflit existe actuellement au sein de ce syndicat sur la légitimité de certains membres. Parmi ses revendications, un plan de carrière avec prise en compte de l'expérience professionnelle et possibilité aux sages-femmes de décrocher des postes supérieurs. Par ailleurs, Akila Guerrouche, ex-secrétaire générale du SNSF, affirme que la grève des sages-femmes est organisée par la Fédération nationale de la santé qui «a exigé le 15 juin dernier à tous les syndicats qui activent avec elle de boycotter les assises nationales qui ont eu lieu le 16 du même mois, menaçant de suspension les participants», ajoute Akila Guerrouche.