A près la relative accalmie enregistrée pendant le Ramadhan, la fréquentation des plages a repris de plus belle. Mais une sortie en bord de mer n'est pas de tout repos. Comme les années précédentes, l'anarchie règne et, comme d'habitude, les squatteurs sont revenus en force : parkings sauvages, plages payantes et autres incommodités. Selon les statistiques officielles, 194 plages ont été cédées pour la saison 2014 dans le cadre de la mise en concession de leur exploitation touristique. Cependant, ce n'est pas pour autant que les choses sont réglées. Le problème réside dans l'absence d'un plan d'aménagement des plages définissant avec précision les espaces qui peuvent être donnés en concession. Les plages ouvertes à la baignade sont loin d'être des espaces de détente et de loisirs. Pourtant la loi (n°03-02 du 17 février 2003, fixant les règles générales d'utilisation et d'exploitation touristique des plages) est très claire : «L'accès aux plages est gratuit. La gratuité de l'accès est clairement affichée sur des panneaux publicitaires installés par les services communaux à cette fin. Le concessionnaire est tenu de garantir la libre circulation des estivants tout le long de la plage objet de la concession, sur une bande littorale dont la largeur est déterminée dans le cahier des charges.» Seule la jouissance des équipements et les prestations fournies par l'exploitant aux estivants sont payantes. Derrière le décor de carte postale, les plages présentent parfois un tout autre visage. Des rappels que les ministres du Tourisme qui se sont succédé ont mis en évidence. La réalité n'a pas changé d'un iota. Tout au plus, ils déplorent l'exploitation anarchique des plages par certains pseudo-concessionnaires. Face aux infractions, les autorités observent le silence. Les mêmes insuffisances reviennent chaque année. Le désordre est la règle. A Alger, Oran, Skikda ou Béjaïa, on n'applique pas la loi. Conséquence : il est de plus en plus fréquent d'assister à des scènes de bagarre entre estivants et jeunes qui plantent des parasols et marquent leur territoire avant de demander au citoyen de payer la «prestation» ! Même si les vacanciers ramènent avec eux leurs parasols et leurs chaises longues. Tout commence par les parkings anarchiques où il est exigé de payer 50 à 200 DA. Et il n'est pas rare que la situation dégénère en rixe où obscénités et propos malveillants fusent de partout. Dans ce cas, comment parler ne serait-ce qu'un instant de la promotion de la destination Algérie ? La gestion des plages lors des trois dernières saisons estivales a mis à nu la nette disparité entre celles gérées par des concessionnaires privés et celles confiées aux APC. Autant les premières ont donné satisfaction, notamment celles concédées à des professionnels, autant les autres ont déçu aussi bien en matière de gestion que d'entretien, car mises entre les mains d'exploitants intéressés par le gain facile sans aucune considération ni pour les besoins et attentes de l'estivant ni pour l'environnement naturel ou culturel. Parmi les autres points faibles, citons le déficit important de nettoiement des plages par les APC, le rejet de déchets au niveau des accotements des routes, la difficulté de mise en œuvre de la réglementation relative à la pratique des jet-skis et le réseau d'éclairage public insuffisant au niveau de quelques sites de baignade.