Rien ne va plus au gisement de plâtre de l'entreprise algéro-française Colpa, situé dans la commune d'Ahnif (Bouira). Près d'une vingtaine de travailleurs sont entrés en grève depuis jeudi dernier pour demander la réintégration de deux employés licenciés «abusivement». Mais après les assurances des responsables de l'entreprise privée qui sous-traite le gisement en question de revoir sa décision de licenciement, les employés ont été surpris d'apprendre que deux autres employés ont été virés. Cela s'est passé hier matin lorsque les travailleurs ont mis fin à la grève et s'apprêtaient à reprendre le travail. Les deux employés ont été interdits d'accès. «On nous a empêché d'accéder à la carrière. Ils nous ont signifié que nos contrats sont résiliés. Et ils ont menacé les autres employés de licenciement s'ils ne regagnent pas leurs postes de travail», affirme l'un des employés licencié. Depuis jeudi, la route qui relie l'usine Colpa au gisement de plâtre a été fermée. «Nous demandons la réintégration des employés licenciés», réclament les grévistes. Ils soulignent que les conditions de travail sont loin d'être bonnes. Les engins, camions et brise-roches, sont usés, affirment-ils. «Ils nous demandent un grand rendement avec des moyens très limités. Les camions sont toujours en panne. En plus, après chaque révision du matériel, ils nous obligent à recommencer le travail sans que l'engin soit rodé. Comment veulent-ils qu'on accomplisse notre tâche comme il se doit». Ainsi, les travailleurs qui se sont constitués en une section syndicale affiliée à l'Ugta et qui est, faut-il le souligner, refusée par l'entreprise, contestent fermement la période d'essai de 6 mois incluse dans le contrat. «À chaque fois que le contrat est renouvelé pour un employé qui a travaillé depuis plusieurs années dans l'entreprise, la période d'essai de six mois est obligatoire. Aujourd'hui ce sont ces deux employés et demain ça sera tous les travailleurs», ont-ils souligné. Les grévistes exigent de rencontrer le premier responsable de la carrière qui, selon eux, ne vient jamais. «On n'a pas un interlocuteur. Ses représentants se dégagent de toute responsabilité concernant nous revendications. Nous voulons le rencontrer», exigent-ils.