Bien que disposant de plus d'une quarantaine de kilomètres de littoral, la frange côtière algéroise manque cruellement d'infrastructures nautiques, soit réalisée à des fins compétitives, soit destinée à la détente et aux loisirs. Pas moins de 19 communes de la wilaya ont une façade maritime, et bien qu'elles aient les pieds dans l'eau, elles tournent le dos à la mer. De Zéralda à la Marsa, ou de Mazafran à Réghaïa, très peu de sites balnéaires offrent les commodités pour le tourisme de masse, ou pour les bourses tout juste moyennes. Hormis le Club des pins et certains lotissements de résidences aménagées pour VIP et autres pontes, nichés dans quelque coin, loin du regard indiscret, la côte littorale demeure inexploitée par endroits, à défaut de décliner un décor anarchique et repoussant. Fermons la parenthèse pour en ouvrir une autre, celle des piscines open air. Excepté les plans d'eau de Kettani et du Rua (port d'Alger) qui datent de l'époque coloniale, laquelle des 19 communes littorales a envisagé, depuis l'indépendance, d'intégrer dans son Plan communal de développement la réalisation d'une pareille infrastructure nautique? Aucune. Lequel des 19 P/APC, qui se sont succédé depuis 52 ans, a eu l'ingénieuse idée d'inclure, dans son plan d'action, une piscine open air plantée dans une crique, une anse ou une calanque, avec cette opportunité de pomper l'eau de mer gratis ? Aucun. N'est-ce pas que ce genre d'infrastructure, alimentée d'eau de mer, est censée revenir moins cher et faire face au grand rush des estivants, surtout que nos sites balnéaires ont peine à se défaire de la pollution ! Dire aux bambins de ne pas aller faire trempette l'espace d'un été, au risque de choper une quelconque maladie infectieuse dans la plage du coin, devient une solution simpliste au moment où les potentialités naturelles, qu'offrent nos côtes, sont en dormance ou en proie aux nuisances générées par ceux qui sont en porte-à-faux avec l'écogeste. Au risque de nous répéter, serait-ce si peu important, dans un pays où l'été s'étend sur quatre, voire cinq mois dans l'année, de doter les communes littorales de Bab El Oued, Bologhine, Hammamet, Aïn Benian, Belouizdad, Mohamadia, Réghaïa, de piscines open air ? Mais un tel projet ne semble pas encore taquiner les méninges de nos édiles.