Lors de la dernière rencontre qui a réuni le Premier ministre, des ministres et les responsables locaux au siège de la wilaya, une somme d'opérations a été initiée pour donner un look nouveau à la médina d'El Djazaïr. Des groupes de travail seront mis en place pour «améliorer la situation dans la wilaya d'Alger et lui donner un visage respectable et attirant», selon M. Sellal, relayé par M. Zoukh qui avait précisé que «le problème de la gestion de la cité ne réside pas dans le budget, mais plutôt dans la gestion des responsables locaux !» Ce n'est pas faux lorsque les missions qui échoient à la flopée d'Epic ne sont pas assurées comme il se doit. Témoin d'ailleurs la sempiternelle question de la remise des lieux en l'état (pour ne citer que celle-là) qui, en dépit des textes clairs comme de l'eau de roche, n'est que très rarement assurée par les intervenants dans la voirie qui excellent par ailleurs dans le travail très peu qualifié, pour ne pas dire médiocre. Parallèlement aux opérations inscrites sur les tablettes des autorités publiques – décidées cette fois-ci à se casser la nénette ! – il y a lieu de plancher sur la réactivation de la police communale. Une décision qui, rappelons-le, a été prise dans le passé, mais tuée dans l'œuf. Les cinquantenaires et plus se rappellent du rôle du garde-champêtre qu'on appelait trivialement «chambit» et qui exerçait ses compétences sous l'autorité du maire. Ce fonctionnaire territorial exécutait des missions de prévention et de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de sécurité et de salubrité publiques. Plus, sa mission était étendue à la police de l'eau ou encore la Police de l'urbanisme et s'orientait également vers la protection de l'environnement et la préservation des espaces naturels sensibles. Tout marchait comme sur des roulettes. Toute anomalie était signalée et réparée illico presto. Et tout auteur d'incivisme était rappelé à l'ordre. Maintenant, avec la myriade d'Epic «à pied d'œuvre», la cité d'Ibn Mezghenna fait les frais d'un dysfonctionnement criant et d'une gestion chaotique qui la place dans les bas fonds du classement des villes où il fait bon vivre, selon la dernière étude parue dans la revue britannique The Economist Intelligence. Inhospitalière, Alger végète dans le lot dans lequel figurent les capitales Harare et Dacca. Ces dernières ne disposent pas de ressources suffisantes pour être hissées au rang des mégalopoles dignes de capitales, contrairement à la nôtre qui, en dépit des milliards de dinars injectés, la ville et sa périphérie se «rurbanisent» davantage et la «faoudha» urbanistique gagne davantage les communes dont les maires affichent une apathie. Tout compte fait, Alger cherche son statut depuis le défunt GGA (Gouvernorat du Gand Alger), lequel a englouti également des milliards de dinars sans résultat.