A près des interrogatoires de plusieurs jours, les accompagnateurs de l'otage français pourraient être relâchés dans la semaine qui vient, selon des sources concordantes. Les enquêteurs de la Gendarmerie nationale, en charge de cette affaire, se sont intéressés lors des interrogatoires, selon des sources proches du corps de la gendarmerie, au moindre détail relatif aux conditions dans lesquelles Gourdel a organisé son voyage dans les montagnes de Kabylie, notamment les renseignements se rapportant aux contacts établis avec ses accompagnateurs, son lieu d'hébergement, l'heure de son arrivée à l'aéroport international d'Alger, l'itinéraire emprunté, l'identité des personnes présentes sur le lieu de son enlèvement… Le premier témoin auditionné est Kamel O., 50 ans, a été le premier à contacter Hervé Gourdel via facebook, il y a quelques semaines, lui proposant de venir en Algérie tout en lui assurant l'hébergement dans un chalet situé dans le somptueux site touristique de Tikjda, affirme-t-on. Trois autres accompagnateurs d'Hervé Gourdel, natifs des communes de Bechloul et El Asnam, dans la wilaya de Bouira, ont été auditionnés à leur tour. Ces derniers sont amis avec Kamel O. et étaient avec Hervé Gourdel à bord du véhicule avant son enlèvement. En plus de ces quatre individus, la gendarmerie a interrogé un étudiant de 21 ans, originaire de Lakhdaria, qui a tissé des liens d'amitié avec Hervé Gourdel via les réseaux sociaux. Les enquêteurs ont donc pu avoir une masse d'informations retraçant le séjour de cet otage décapité en Algérie. Ainsi, à son arrivée à Alger, Hervé Gourdel a été accueilli à l'aéroport international d'Alger par Kamel. O. qui l'a emmené directement à Tikjda, où ses quatre amis l'attendaient dans un chalet. Après y avoir passé la nuit de samedi à dimanche, Gourdel et ses «amis» ont fait une promenade en voiture. La promenade a duré deux heures avant que les six hommes ne tombent sur un faux barrage dressé à Ath Ouabane. Les terroristes ont entraîné de force les six hommes dans le massif forestier de Tikjda. Les cinq Algériens ont été relâchés au bout de 15 minutes, tandis que Gourdel a été gardé. Les enquêteurs ont également consulté les fichiers des cinq accompagnateurs d'Hervé Gourdel pour connaître leur éventuel parcours judiciaire. Les gendarmes s'intéressent aussi à l'itinéraire emprunté par Hervé Gourdel et ses compagnons. Les investigateurs accordent, par ailleurs, une importance aux discussions menées par ces derniers sur les réseaux sociaux. Le général-major Ahmed Boustila, commandant de la Gendarmerie nationale, a pour sa part adressé une instruction aux 48 groupements de la Gendarmerie nationale afin d'élever le niveau d'alerte en vue de renforcer la sécurisation des étrangers. Ces mesures concernent en particulier les Hauts-Plateaux, la Kabylie et le Grand Sud, selon notre source. Toutes les sections d'intervention, unités, pelotons et brigades sont en alerte et chacune des sections est tenue de procéder à l'application de ces mesures. Si des ressortissants étrangers sont repérés, ils doivent signaler leur présence et leur itinéraire à leurs collègues, est-il expliqué par notre source. Il est à souligner que l'enlèvement d'Hervé Gourdel a été signalé à la Gendarmerie nationale par ses accompagnateurs, dont les pièces d'identité ont été confisquées par les ravisseurs.