Près de 1500 gardes communaux ont pris part, hier, au congrès d'Ifri Ouzellaguen. Les gardes communaux ont tenu hier leur premier congrès national. C'est à Ifri Ouzellaguen, un lieu historique, qu'environ 1500 gardes venus de 43 wilayas ont assisté à cette rencontre constitutive du Mouvement national des gardes communaux libres (MNGCL). Ce mouvement est né de la dissidence de la Coordination nationale des gardes communaux. Aliouat Lahlou a été désigné à l'unanimité par les congressistes comme coordinateur national de ce mouvement. Cette rencontre se veut, précise M. Lahlou, «une réponse claire et une mise au point à ceux qui croient que notre mouvement est divisé et dont certains ont annoncé déjà son enterrement. Nous continuerons à nous battre pour nos droits bafoués après des années de lutte contre le terrorisme. Ce congrès se veut également un serment aux 4668 martyrs, 9000 blessés (pour la plupart handicapés à vie) et 15 000 malades chroniques dont la majorité souffrent de maladies mentales. Et le pouvoir refuse de reconnaître nos sacrifice pour la sauvegarde de la République».Les travaux de ce congrès ont été sanctionnés par la création d'un observatoire national pour la défense de la mémoire et des droits des gardes communaux. En effet, les congressistes ont élu une cinquantaine de membres pour la représentation nationale ainsi que cinq membres pour les sections de wilaya. Il y a près de trois ans, les gardes communaux avaient initié des dizaines d'actions de rue pour faire valoir leurs droits. La création de cet observatoire est «un devoir pour nos martyrs assassinés par les terroristes», enchaîne un autre garde communal. Les gardes communaux présents hier à Ifri Ouzellaguen refusent d'abandonner le terrain de la protesta et ne veulent pas reconnaître les conclusions du dialogue entamé par le ministère de l'intérieur et «ces faux représentants», allusion faite à l'aile Chouib Hakim de la Coordination nationale de la garde communale. Par ailleurs, dans un communiqué rendu public par le MNGCL, la décision prise par les pouvoirs publics portant dissolution du corps de la garde communale en 2011 est qualifiée de suicidaire. «Ces architectes de la décennie noire, qui ont appelé dans un passé récent à une guerre contre le peuple algérien, sont considérés maintenant comme des personnalités nationales auxquelles ont fait appel à participer pour décider de l'avenir des Algériens dans le cadre de la révision de la Constitution. C'est une provocation pure est simple envers le peuple algérien», lit-on dans ce communiqué. Et de s'adresser au ministre de l'Intérieur : «Monsieur le ministre, l'histoire ne pardonne jamais, notre cas n'est pas une affaire Sonatrach ou Khalifa, il s'agit bel est bien d'une affaire d'honneur d'hommes honnêtes qui ont tout donné pour la sauvegarde de la République.» Les gardes communaux libres n'ont pas mâché leurs mots en s'attaquant au ministère de tutelle, qualifiant ses actions d'échec. «Le ministre de l'intérieur a échoué sur toute la ligne. Et les preuves sont là. Le dossier de la garde communale, le cas de Ghardaïa, le dossier de la police et autres affaires. C'est un moment unique, une date-phare qui s'ajoutera à de longues années dans le cadre de la lutte antiterroriste. Nous avons également un devoir de mémoire et avec l'histoire», a conclu M. Lahlou.