Alger ronge son frein, se morfond, se décatit. Elle n'arrive pas à se hisser au statut digne d'une capitale. Nous ressassons les tares à longueur de colonne, les gestionnaires continuent à nous livrer le fruit de leur incapacité, conjuguée à l'incompétence et à l'incurie dont ils font montre. Sans faire dans le rabat-joie, mais sans nous voiler pour autant la face, nos édiles n'ont pas cessé de montrer leurs limites en matière de gestion d'une ville qui se « rurbanise » à la vitesse V. A les entendre parler de l'état des lieux de leur circonscription, tout semble aller pour le mieux ! Le « qui contrôle qui » et le « qui supervise qui », qui présidaient jadis, la politique de l'administration communale, de daïra ou de wilaya, n'ont plus lieu d'être. Faire trente mètres le long d'une artère au cœur d'Alger, sans être agressé par des odeurs nauséabondes que génèrent l'éclatement des canalisations des eaux usées, relève du miracle ! Arpenter un trottoir sans être surpris par des tas d'ordures ou un chantier ayant les tripes en l'air, c'est exceptionnel ! La chaussée dont l'épaisseur du bitumage dépasse la hauteur du trottoir mal revêtu est le propre des rues d'Alger. Les crevasses, excavations, nids-de-poule et … d'autruche font partie de notre décor quotidien. La médiocrité des travaux de voirie confiés à des entreprises de copinage non qualifiées est patente. A part certains quartiers juchés sur les hauteurs d'Alger qui laissent apparaître du clinquant, pour des raisons évidentes, le reste des zones du tissu urbain est, au risque de nous répéter, pitoyable. Par ailleurs, un sociologue bien de chez nous, n'a-t-il pas dit qu'« Alger est la seule ville côtière (dans le monde s'entend) qui tourne le dos à la mer » ? Un constat on ne peut plus sentencieux. Cela est vérifié le long de l'esplanade El Kettani, un cours brisé par l'érection d'une monstruosité, en l'occurrence un stade dont les concepteurs pataugent pour le réaliser … contre vents et marées. En attendant, souhaitons la bienvenue aux touristes et préparons les administrés à participer en masse aux prochaines élections communales. A accueillir aussi les hôtes de la culture du monde arabe.