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«C'est la galère, frère !»
Expulsés de France, ils y retournent
Publié dans El Watan le 23 - 12 - 2014

Comment gérer une reconduite à la frontière ? Si la plupart des personnes expulsées s'y résignent, certains n'hésitent pas à défier la fatalité.
Paris
De notre correspondant
Madjid ne s'approchera plus d'un volant avant longtemps, avant sa régularisation administrative. Un simple contrôle et il s'est retrouvé dans un avion, direction Alger. «J'ai chevauché une ligne blanche sur quelques mètres. Manque de chance, des policiers étaient en embuscade. Vos papiers, monsieur. Lesquels ? J'ai vu de suite l'aéroport d'Alger, le retour forcé, la honte s'abattre sur moi et mes parents au bout du voyage.» Rouquin, très grand, costaud, Madjid n'est pas «typé».
C'était son premier et unique contrôle. Il travaillait pour une entreprise de déménagement. «A 90%, nous étions tous sans papiers et payés donc au black. Cela ne nous jamais empêchés de travailler. Nous avions même déménagé les bureaux d'un ministre.» Ce jour-là, il avait voulu relayer le chauffeur. «Plus jamais, le volant». La machine s'emballe, interpellé, centre de rétention, expulsion, chômage en Algérie.Un an à errer en Algérie et à rêver de retour en France. Madjid renouvelle son passeport pour gommer à jamais l'infâme tampon et se débrouille pour décrocher un visa pour la Slovénie où il ne mettra jamais les pieds. «Frankfort, mon amour», escale pour Paris, entrée par train. Retour à La Courneuve dans l'appartement qu'il partage avec deux autres Algériens, clandestins eux aussi.
Hocine, le sage de la maisonnée
Agé de 45 ans, Madjid est le doyen de la maisonnée. Il fait office de sage, il a toujours des conseils à prodiguer pour que ses colocataires ne subissent pas la même mésaventure. Ne pas toucher un volant évidemment, mais aussi ne pas avoir affaire directement à des clients, à des administrations, ne pas participer aux manifestations, etc. Et, plus prosaïquement, ne pas aller au cinéma lors des séances nocturnes. Madjid s'est converti dans la pose des parquets et carrelages. «Le travail à genoux ne comporte pas de risques».
Hocine a traversé plusieurs fois l'Espagne, sans jamais s'y arrêter. Expulsé à deux reprises de France, il est parvenu à y revenir à chaque fois. Hocine est un homme pressé, pas de temps à perdre entre ses deux boulots. «J'attends de mourir pour me reposer, il y a un lieu pour ça : ici repose». La raison de son acharnement ? «J'ai laissé deux enfants et une femme en Algérie, je me dois de leur assurer un présent aisé. Je me suis posé une condition : le jour où je n'arriverai plus à leur envoyer un billet de 500 euros par mois, je rentrerai.» Hocine, très pudique, cache ses blessures. Sa fille aînée, adolescente, grandit sans lui.
Pour sa cadette, il n'en a plus qu'une image floue : «Je travaillais dans une entreprise publique (Eniem) qui a tellement dégrossi qu'elle est devenue squelettique. Je refuse qu'on me regarde comme un handicapé social, emprunter mois après mois sans pouvoir rembourser.» Hocine refuse de dire comment il avait réussi à rejoindre la France. Enigmatique, il avouera qu'il recharge ses batteries grâce à ses amis et au chaâbi. La nostalgie, saudade, en renfort.Le nombre de reconduites à la frontière d'Algériens en situation irrégulière en 2013 dépasse les 1000 personnes.


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