En présence de seulement 19 élus du FFS et en l'absence de 43 autres élus, du wali et de tout l'exécutif de wilaya, le budget primitif 2015 de Béjaïa, le dernier à n'avoir pas été adopté dans le pays pour cause de crise interne à l'APW, a finalement été voté, hier. Le budget primitif 2015 de la wilaya de Béjaïa, le dernier à n'avoir pas été adopté dans le pays pour cause de crise au sein de l'APW, a finalement été voté, hier, au forceps. L'APW l'a adopté à 21 voix, en présence de seulement 19 élus, essentiellement ceux du FFS, et en l'absence de 43 élus, du wali et de tout l'exécutif de wilaya. Le FFS a, de la sorte, opéré un passage en force dans un bras de fer qui s'est prolongé jusque dans l'institution judiciaire. Session mouvementée Le tribunal administratif a été saisi avant-hier, en référé d'heure à heure, par l'opposition pour faire annuler la session faute de quorum. La requête a été acceptée dans le fond et dans la forme et un huissier de justice est venu la notifier au président de la session, avant-hier. Ce qui a mené à la suspension de la session et son report à hier. Le tribunal devra statuer aujourd'hui après que l'avocat du groupe FFS soit intervenu pour signaler un vice de forme dans la requête. Avant-hier, l'APW a connu la session la plus mouvementée de toute son histoire. Beaucoup s'attendaient à un dérapage lorsqu'on a frôlé le pugilat. Cela n'a heureusement pas été le cas. Mais le bras de fer est engagé entre l'opposition, formée autour du RCD, du FLN, de deux élus du FSLD et d'un élu RND, et le groupe du FFS soutenu, lui, par des élus du RND dont un a quitté l'opposition la veille de la session, changeant quelque peu la donne. Les trois votes par procuration ont été fortement contestés par l'opposition, déclarant avoir été transmis par fax, un mode de transmission que ne prend pas en compte la loi, comme le stipule l'article 24 du décret exécutif n°13-217 du 18 juin 2013. Pour le FFS, le fax ne concerne qu'une procuration. Les élus de l'opposition, qui se réclament de la majorité, ont demandé dès le début de la session, avant-hier, l'ajout à l'ordre du jour du point relatif à la restructuration de l'APW pour se mettre en conformité avec «la nouvelle majorité». Le tribunal administratif saisi L'opposition s'est constituée autour d'une nouvelle majorité qui a déjà procédé, devant huissier de justice, au changement des présidents de commission permanente ; elle réclame que l'on fasse de même avec le reste des structures de l'APW, essentiellement entre les mains du FFS, dont elle conteste même les vice-présidents. Parmi ces derniers figurent Allaoua Rabehi, mandaté pour remplacer le président de l'APW, et Mohamed Bettache, qui a pris soin de s'absenter pour cette dernière session. La présidente de la commission finances qui a tenté de lire, dans les conditions d'une foire d'empoigne, le rapport pour adoption par la plénière a aussi été contesté, sa commission étant considérée dissoute. Un véritable dialogue de sourds s'est installé pendant près de quatre heures de chahut et de cacophonie, dont on se serait passés volontiers. La session a été convoquée par le wali pour examiner le budget primitif avant la fin de l'année en cours, alors qu'il aurait dû être adopté au plus tard le 31 octobre dernier. Le président de l'APW a convoqué de son côté une autre session pour le 4 janvier prochain. Son absence illustre sa désapprobation de la session «du wali». Il reste à connaître la décision du tribunal administratif qui, s'il ne remet pas en cause l'adoption du budget primitif, donnera une seconde vie au FFS au sein de l'APW de Béjaïa.